Les produits laitiers sont nos amis

Ce film, c'est un peu comme si South Park et Pat et Mat avaient un enfant. L'animation de volume est un sous genre encore prisé (L'île au chien, Ma vie de courgette) et même avec la suprématie des ordinateurs, elle continue de m’impressionner.
Difficile de retracer la genèse du projet qui semble être parti d'une blague en soirée du genre "Et si on faisait une fable sur la vie à la vie campagne mais version hardcore ?". En tout cas la mention "le film" dans le titre laisse à penser qu'il y a quelque chose à la base et effectivement il s'agit d'une mini série sur YouTube qui traîne. Voilà pour le contexte.

Ce long-métrage est le genre à polariser très vite. Soit on fait une réaction répulsive tel le chat face à l'eau ou bien on se tord de rire devant la bêtise des gags. Attention, je ne suis pas en train de dire que c'est un nanard, bien au contraire. C'est un film complètement assumé qui part dans tous les sens. Je dois dire que ça fait quand du bien de voir un le politiquement correct se faire cuire un œuf pour laisser place à de la merde, au sens propre. Malheureusement, on ne peut pas baser uniquement son film sur ça et c'est un peu ce qui se passe ici. L'histoire donne l'impression de n'être qu'un prétexte pour enchainer les vannes. Cela dit, les personnages bénéficient d'un traitement intéressant tant les protagonistes (je veux un film sur Marth) ou bien ceux appartenant au décor (comme l'ivrogne) sont intéressants. Je ne parle évidemment pas l'estonien mais il est impossible de ne pas remarquer le travail sur les voix partaicipant à l'ambiance décalée. L'animation n'est pas en reste car bien faite et plaisante à regarder. Chaque détail est pensé et on se plaît à observer ces petites marionnettes bouger. C'est d'ailleurs tout l'intérêt de raconter une histoire glauque à souhait dans un univers presque enfantin.

Satyre acerbe de notre rapport à la nature, scatophile, drôle, parfois subversif mais aussi barré. Old Man : The Movie peine à trouver son ton pour un pari cinématographique ambitieux. Loin d'être une daube, cela reste une œuvre assez inégale.