Oliver & Compagnie
6.3
Oliver & Compagnie

Long-métrage d'animation de George Scribner (1988)

L'une des décisions les plus importantes du duo Michael Eisner/Jeffrey Katzenberg à la fin des années 1980's est de relancer un rythme de sortie d'un film d'animation par an comme cela était le cas du temps de Walt Disney. Les recettes satisfaisantes de Basil, Détective Privé et le besoin urgent de redonner de l'importance au label Disney confortent les deux PDG dans l'idée de démarrer le développement de plusieurs Classiques en même temps.


Ainsi débute la production d'une adaptation très libre d'Oliver Twist. Katzenberg et Eisner ont même leur mot à dire sur la direction du film puisqu'ils proposent d'y dérouler son intrigue dans le New York des années 1980's. Le personnage d'Oliver devient un chaton et la bande à Fagin des chiens de rue. Il n'y a alors plus de grandes ressemblances avec l'histoire originale écrite par Charles Dickens si ce n'est le petit Oliver qui passe le film à sauter d'une famille à l'autre. L'idée est assez bonne sur le papier mais on se demande alors à quoi cela sert de lier cette aventure à celle d'Oliver Twist, à peine se rend-t-on compte qu'il s'agit d'une adaptation.


Le dessin animé renoue d'ailleurs avec le système Xerox déjà utilisé sur Les 101 Dalmatiens ou Le Livre de la Jungle donnant une impression de retour en arrière nostalgique même si Oliver & Compagnie se veut plus moderne que ses prédécesseurs.
Un mélange de vieux et de neuf prometteur qui pourtant livre un résultat en demi-teinte. Le gros manque du film étant l'absence d'empathie pour les personnages. Oliver est même le protagoniste le plus creux du long-métrage! Excepté sa mignonne petite frimousse, on ne retient rien de ce petit chat orphelin alors qu'il doit porter l'histoire sur ses épaules. Parmi les chiens l'accueillant dans les rues malfamées, Roublard fait office de "grand frère" pour le héros mais fait trop penser dans sa condition et son caractère au Clochard. Sa bande amène quelques bons gags mais a du mal à convaincre elle aussi.


Le personnage le plus réussi au final est Fagin qui est ici tout sauf un mauvais bougre, même une âme charitable s'occupant avec amour des chiens abandonnés comme il le peut mais devant payer ses dettes à un caïd sans scrupules. La sincérité du sans-abri est si forte qu'il n'arrive pas à manipuler la petite fille cherchant Oliver et prend pitié pour elle jusqu'à lui remettre le chat entre les mains! Une vraie bonne surprise!


Les quelques titres faisant la patte musicale du film sont globalement ni bons ni mauvais, simplement oubliables à l'exception du follement entrainant "Mais Pourquoi m'en faire?". Pour ses restrictions budgétaires, Oliver & Compagnie s'en sort avec les honneurs sur le plan visuel. Disney Animation poursuivent l'utilisation d'images numériques initiée avec Basil, Détective Privé et dressent un très beau tableau de New York.


Divertissement relativement sympathique, Oliver & Compagnie est un Disney très mineur qui pâtit du peu d'attachement éprouvé pour ses personnages. Son scénario manque de surprises et le contenu est trop maigre. Il a néanmoins son importance dans la filmographie du studio puisqu'il deviendra le précurseur de la nouvelle renaissance de l'animation Disney.

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le 28 mars 2017

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29 j'aime

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Walter-Mouse

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