Académique, cette adaptation de ce monument de la littérature s'adresse clairement, selon la volonté de Polanski, aux jeunes. Du coup, le cinéaste illustre en tableaux léchés l'œuvre de Dickens plus qu'il ne fait vivre son côté obscur : à l'exception des dernières scènes, où la violence des bas-fonds et la noirceur s'incarnent enfin à l'écran. A la tête d'une troupe au savoir-faire indéniable, Ben Kingsley joue la carte de l'outrance, au risque d'agacer les plus grands. D'évidence, un supplément d'émotion et de frisson n'aurait rien gâché au plaisir de tous.