Oliver Twist
7.3
Oliver Twist

Film de David Lean (1948)

"Cry your hardest now, it opens the lungs, washes the countenance, exercises the eyes and ...

... softens down the temper."


Dans l'immédiat après-guerre britannique, les bas-fonds crasseux de cette ville de l'époque victorienne a sans aucun doute dû entrer en résonance avec l'actualité nationale, alors régie par les rations et la dévastation ne 1948. Tout le monde connaît l'histoire d'Oliver Twist, même ceux qui n'ont pas lu le roman de Charles Dickens (dont je fais partie) : une jeune femme accouche d'un garçon avant de mourir, il grandira dans un orphelinat à la discipline de fer, il sera envoyé dans une entreprise de pompes funèbres dont le directeur n'est pas plus bienveillant, et il s'enfuira à Londres pour trouver refuge auprès d'une bande d'enfants emmenés par le fameux Fagin. Si l'ambiance n'y est pas aussi poisseuse, elle est en revanche beaucoup plus classique (dans le bon sens du terme) que celle de L'Impasse aux violences (John Gilling, 1960), formant ainsi un diptyque assez peu ragoûtant des quartiers mal famés de l'Angleterre victorienne charbonneuse, celle qui pue le meurtre à chaque coin de rue mal éclairée.


Toute cette crasse, cette ambiance sombre et menaçante, est tout de même contrebalancée de manière significative par le final très heureux et en contraste avec tout ce qui a précédé, happy end qui voit l'orphelin reconnu par son grand-père et à qui on rend sa dignité toute aristocratique. Le pittoresque de toute l'intrigue reste plutôt rugueux, on n'est pas dans l'académisme du bien ou du mal, et la vision donnée de la société industrielle entre bouffonnerie et accès horrifiques est assez intéressante dans l'œuvre de David Lean ici à ses débuts. Alec Guinness dans le rôle de Fagin fait un sacré numéro (son nez aura fait couler beaucoup d'encre), et Robert Newton est un joli représentant de la lie de l'humanité.


Un travail conséquent sur la photographie et sur la gestion des lumières et des ombres, avec beaucoup de gens qui se dissimulent derrière un muret, un rideau, une porte... Ambiance inquiétante à souhait, dénuée de tout misérabilisme, qui fait la part belle à une galerie de tronches sacrément patibulaires.


http://je-mattarde.com/index.php?post/Oliver-Twist-de-David-Lean-1948

Morrinson
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le 15 avr. 2021

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Morrinson

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