Un Benoît Magimel au sommet du grotesque ainsi que son acolyte Reda Kateb lorgnant avec gloutonnerie du côté des figures imposées du mafioso sous ecstasy forment un beau duo complètementaire qui permettent au film d'aller plus loin que la simple gaudriole.
A son avantage également, une cité Algérienne filmée comme un composite de magnifiques paysages désertiques et de délabrement prolétarien peu propice à l'effet carte postale régulièrement usité. La mise en scène est suffisamment dynamique pour faire ressentir toute la vitalité ambivalente de ce pays, partagé entre la violence endémique des miséreux ainsi que l'intégrisme religieux insidieux qui s'y agrège d'une part. Alors que la debrouillardise s'accompagne d'une véritable camaraderie qui permet à des communautés de survivre grâce à ces liens confraternels d'autre part.
Était il vraiment nécessaire de se complaire dans une barbarie sommaire pour illustrer ce propos? Cela donne la désagréable sensation que les trous du scénario sont comblés par cette facilité, et c'est particulièrement agaçant. De même la romance qui s'esquisse vient contredire assez bêtement la volonté d'indépendance de ces jeunes femmes algeroises, et la condescendance finale qui s'établit entre ces gamins trafiquants et leur tuteur n'est pas des plus passionnantes.
Au global une assez belle déclaration d'amour à cette Algérie cosmopolite que la musique traditionnelle vient chaleureusement accompagner, juste un peu devitalisee par ces quelques scories inutiles.