On a marché sur des oeufs

Olivier Baroux aime le cinéma. Il aime la comédie. Il aime les lieux dépaysants qui évoquent l’aventure comme dans Safari (qui, pour le coup, est un peu plus cohérent et réussi). Le souci, c’est qu’il est incapable d’écrire un scénario qui soit à la hauteur de ses ambitions. Car force est de constater que cette comédie d’aventure est très rarement drôle et qu’elle offre peu de péripéties propres aux films d’aventures. Du coup, l’ensemble s’apparente à une pochade où chaque scène semble totalement improvisée. Ayant sous sa main un formidable décor à exploiter, Olivier Baroux improvise ici une course-poursuite, ici une péripétie douteuse, ici un gag foireux, ici un personnage offrant de nouvelles perspectives, ici une romance à dormir debout.

Tout part dans tous les sens et la première partie du film, complètement décousue et garnie de gags franchement pas drôles, est quand même très compliquée à suivre. La suite est plus acceptable. Si le fil de l’ensemble ne se noue jamais en raison d’un postulat absolument improbable, le rythme permet de faire davantage fi du prétexte. Les paysages aident également à faire illusion et certaines séquences peuvent prêter à sourire quand d’autres lorgnent vers l’humour régressif et affligeant des Tuche.

Finalement, le film devient peu à peu regardable. C’est plutôt un mauvais film, c’est très affreusement paresseux au regard du matériel à disposition, mais le crédit qu’on peut accorder à certains personnages et paysages finit par faire passer la pilule. A regarder avec beaucoup de tolérance cependant.