Resnais, je veux pas que tu t'en ailles..
Je ne pouvais me morfondre dans l'affreuse douche froide de la veille à la vue du minable posthume de Resnais, il fallait que je voie quelque chose d'autre qui, heureusement, s'est avéré bien meilleur. Fantaisiste, drôle, léger, cette comédie musicale assez particulière portée par une troupe bien sympathique - Bacri, Jaoui, Arditi (je l'adore), Azéma, Dussolier (loin de la fadeur de son rôle dans le testament du réalisateur...) prouve bel et bien que Resnais est l'ancien le plus moderne du cinéma. Des chansons populaires, on adhère ou on n'adhère pas (moi ça me plait, mais je dois être un peu ringard), viennent ponctuer avec audace et justesse ces récits de chassés-croisés amicaux et amoureux, où les pleurs laissent place aux rires, où les dépressions auto-diagnostiquées précèdent à l’allégresse la plus totale. Traitement des rapports sociaux intéressant et juste, loin de ceux, véritablement hypocrites et méchants, que nous proposent à l'heure actuelle des "réalisateurs" comme Canet. Vaudevilliste mais pas lourd et très peu théâtral, avec mise en scène soignée donc, quiproquos assez savoureux, Resnais est alors le grand cinéaste remarquable qui ne s'est pas encore enfoncé dans le piètre théâtre filmé.