“Partir un jour”

Atteinte d’un cancer de stade 4, l’octogénaire Marie a décidé d’en finir en Helvétie. Avec l’aide d’un auxiliaire de vie qu’elle fait gentiment chanter, elle entraîne sous un faux prétexte fils et petite-fille dans ce dernier voyage, voyage.

La belle Suisse, ses montagnes, ses lacs, ses banques, et son droit à mourir dignement. Une assistance que la France lui envie, elle qui n’hésite plus à lui envoyer ses acteurs pour en profiter à l’écran. Après André Dussollier pour Ozon, c’est Hélène Vincent qui y retourne. La vaillante comédienne avait déjà pu goûter la potion pendant les quelques heures de printemps de Stéphane Brizé. Mais là, pas question de jouer la carte du mélodrame acide. L’ambiance sera à la comédie familiale, genre Little Miss Sunshine, mêlant le grave à la légèreté.

Le road trip et l’exiguïté du camping-car de feu papy vont bien évidemment resserrer les liens de ce clan désuni où le mensonge se transmet de génération en génération. Plus on est proche, plus la vérité est difficile à dire. Mais il suffit de chaussures de bowling pour symboliser l’attachement entre tous ces tendres perdants.

Avec son premier film, Enya Baroux, fille de Monsieur Tuche, ne révolutionne rien et propose un scénario déjà-vu. Mais autour de sa petite mamie soleil, elle peut compter sur un casting en fanfare et quelques idées amusantes pour dérider l’assemblée. Son message passe dans une ultime partie de Monopoly. A force de tricher, les règles vont devoir changer. Le gouvernement tricolore est prévenu.

(6/10)

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