"On l'appelle Jeeg Robot". Le film cumule les super-pouvoirs :



  • Il peut plaire à tout le monde : jeunes ados épris de manga, anciens ados épris de manga (puisque Jeeg Robot sort tout droit d'un dessin animé japonais des années 70), adultes adeptes de films d'auteur, sans-âge friands de films d'action...


  • Il combine au moins sept genres cinématographiques : néo-réalisme italien, avec son regard à la fois tendre et humoristique sur les laissés-pour-compte de la société ; film policier, avec poursuites, règlements de comptes, missions, gentils, méchants, méchants encore plus méchants... ; film de super-héros, avec son super-héros très charmant (Claudio Santamaria) et très efficace (le réalisateur, Gabriele Mainetti, se réclame d'ailleurs plus de Takeshi Kitano que de Tarentino) ; film de romance, avec son histoire d'amour vraiment très touchante avec la très jolie Ilenia Pastorelli, en Alessia très très folle, aussi désirable que candide... ; film gore (un peu, vous verrez, mais suffisamment...) ; comédie (on rit beaucoup, finalement...) ; film d'auteur, avec ses plans très travaillés, souvent très beaux, et son écriture infiniment subtile...


  • Partant d'un fait totalement invraisemblable (Enzo, s'immergeant dans le Tibre pour s'y cacher, en ressort doté de super-pouvoirs), le film parvient à nous faire oublier toute question de vraisemblance et, pire, à adhérer à l'ensemble comme si tout était parfaitement vraisemblable. Bravo aux acteurs, qui nous prennent ainsi par la main sans la lâcher !


  • Ne pas oublier tous les seconds rôles, galerie de portraits pas du tout secondaires...


  • On tremble, vibre, palpite, perd le souffle, se retrouve en apnée, en tachycardie, et on émerge de la projection tout heureux d'être passé par des états si contradictoires.


  • Le jeune et brillant réalisateur trouve le moyen de clore sur une "happy end" qui ne soit pas mièvre.


  • Saluons enfin l'utilisation si ingénieuse de l'élément aquatique, comme espace de toutes les transformations et de tous les ressourcements ; espace où, hormis un prologue et une coda, le film trouve pratiquement son origine et son aboutissement.



Un film éminemment singulier, unique et charismatique comme un super-héros...

AnneSchneider
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Films dans lesquels l'eau joue le rôle d'un protagoniste

Créée

le 27 avr. 2017

Critique lue 12.3K fois

7 j'aime

2 commentaires

Anne Schneider

Écrit par

Critique lue 12.3K fois

7
2

D'autres avis sur On l'appelle Jeeg Robot

On l'appelle Jeeg Robot
Fosca
8

Jeeg in my pants

Banlieue Romaine, de nos jours, Enzo traine sur son sofa. L'appartement est merdique, le papier peint élimé, les meubles tiennent à peine debout. Lui, on le retrouve affalé comme une baleine échouée,...

le 25 avr. 2017

26 j'aime

6

On l'appelle Jeeg Robot
Chocodzilla
9

Critique de On l'appelle Jeeg Robot par Chocodzilla

Les films de surper-héros on connaît. On connaît même bien puisque les sorties régulières en viendraient presque à nous fatiguer du genre. Bons ? Mauvais ? Tout le monde se tire la bourre. Les «...

le 5 févr. 2017

21 j'aime

1

On l'appelle Jeeg Robot
jérômej_
7

Et non, tous les super-héros ne sont pas américains !

Fallait avoir de l'audace pour oser marcher sur les plates-bandes des films de super-héros américain, et surtout, ne pas se planter ! Et bien, un italien, un certain Gabriele Mainetti, inconnu au...

le 11 sept. 2017

18 j'aime

22

Du même critique

Petit Paysan
AnneSchneider
10

Un homme, ses bêtes et le mal

Le rêve inaugural dit tout, présentant le dormeur, Pierre (Swan Arlaud), s'éveillant dans le même espace, mi-étable, mi-chambre, que ses vaches, puis peinant à se frayer un passage entre leurs flancs...

le 17 août 2017

80 j'aime

33

Les Éblouis
AnneSchneider
8

La jeune fille et la secte

Sarah Suco est folle ! C’est du moins ce que l’on pourrait croire lorsque l’on voit la jeune femme débouler dans la salle, à la fin de la projection de son premier long-métrage, les lumières encore...

le 14 nov. 2019

74 j'aime

21

Ceux qui travaillent
AnneSchneider
8

Le travail, « aliénation » ou accomplissement ?

Marx a du moins gagné sur un point : toutes les foules, qu’elles se considèrent ou non comme marxistes, s’entendent à regarder le travail comme une « aliénation ». Les nazis ont achevé de favoriser...

le 26 août 2019

71 j'aime

3