C'est de justesse que ce film a atteint le million de spectateurs en salles à sa sortie...
Par contre, que sur huit nominations aux césars 1986 il n'ait été couronné que d'un trophée pour la meilleure photographie constitue presque un lot de consolation. A "l'endurance" bien qu'effectivement, les prises de vues sont réussies, tout comme d'ailleurs le montage et l'assemblage des différents plans qui essaie tant bien que mal de dynamiser quelque peu cette histoire plan-plan....
Et pourtant, pour moi ce film marque le commencement du déclin créatif du réalisateur qui lors du tournage avait 56 ans...
Aurait-il été conscient de ce déclin ? Car il semble avoir réuni toutes les bonnes vieilles recettes qui attirent le public en salles ! Tout d'abord avec une tête d'affiche monolithe du cinéma : l'excellent Michel Serrault dans un rôle qui semble lui avoir été taillé sur mesure, mais l'acteur aurait excellé dans n'importe quel rôle de ce casting ! Lequel ne comporte d'ailleurs que du beau monde si j'excepte Rampling que je n'ai jamais appréciée... Question de feeling, de physique et de talent ?
Je lui préfère et de beaucoup, une autre britih :Jane Birkin bien plus séduisante et naturelle...
Là encore, Deray a dû miser sur l'incongruité de son tandem de tête d'affiche pour surprendre ?
Est-ce d'ailleurs pour faire oublier cet étrange attelage que le réalisateur passe une bonne partie du film à nous parler de "baise" et de nous exhiber Rampling dans le plus simple appareil ? Ce qui n'ajoute rien à l'intrigue, et ne corrige du reste pas pas la mauvaise interprétation plutôt gauche de la comédienne... J'aime bien mieux l'interprétation d'Elisabeth Depardieu qui n'en est pourtant qu'à son troisième film, et qui à 78 ans de nos jours, n'est pas en retraite mais a enregistré récemment un film avec Josée Dayan !
Autre tête d'affiche : ce bon vieil Audiard dont c'est le dernier scénario et qui ne "colle" pas avec le ton un peu "bourge" de cette histoire... On reconnaîtrait ici sa "patte" entre mille mais elle semble inadaptée au genre poussif et BCBG de l'aventure.
Bref, une déception pour moi parmi toutes les créations que j'ai appréciées de Deray : on dirait que chacun a fait son boulot dans son coin en tirant la couverture à lui ! L'ensemble manque de cohésion et on a autant de palpitations à regarder cette aventure qu'à écouter Stéphane Bern nous infliger ses "Secrets d'Histoire"... La mayonnaise ne prend pas.
Enfin, côté réalisme, un de mes amis jadis flic me confiait : si on avait fait une seule des bavures ou irrégularités qu'accomplit l'inspecteur Staniland (Serrault) on se serait retrouvé vite fait à la circulation ou à l'anthropométrie !
A découvrir pour le climat très spécial du film mais ne pas s'attendre à vibrer d'émotion... Polar soporifique.
Arte le 26.08.2019- C8 le 16.10.2022-

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le 15 oct. 2022

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