On ne meurt que deux fois par Incertitudes
On retiendra surtout de On ne meurt que deux fois qu'il est le dernier film dont les dialogues ont été écrits par Michel Audiard, malade et décédé trois mois avant sa sortie en salles. Mais il aurait eu le temps de voir le film qu'il aurait jugé comme étant son meilleur.
Un nouveau sujet noir après Garde à vue et Mortelle randonnée adapté d'un roman de Robin Cook avec une nouvelle fois Michel Serrault dans un rôle ambigu. Il est l'inspecteur Robert Staniland. Un flic qui va enquêter sur le meurtre sauvage de Charly Berliner. La victime entretenait une relation passionnée avec une certaine Barbara. Staniland va entrer en contact avec cette Barbara (Charlotte Rampling) au charme vénéneux et en tomber amoureux.
Beaucoup de perversité dans ce film puisque Barbara se révèle être une vraie nymphomane, séduisant ouvertement le policier et entretenant une relation incestueuse avec son frère. Une ambiance assez glauque, malsaine, comme les affectionnait Audiard sur la fin de sa carrière.
Ces dialogues sont tranchants comme le rasoir. "Mourir, c'est rien, c'est l'après qui est pénible". "Le drame avec la vie, c'est qu'on en sort pas vivant. "Au cimetière, au moins, on sait où il est, on le verra plus souvent qu'avant". "Vous connaissez le poète allemand Henrich Heine. Au moment de sa mort il a dit: "Dieu me pardonnera parce que c'est son métier. Ce n'est malheureusement pas le mien. Vous tuez, Dieu pardonne, moi j'enquête". Film policier classique mais aussi un semblant d'histoire d'amour refusée à la fin par Barbara avec des mots d'une cruauté inouïe : "t'es vieux, t'es moche et puis t'es con". A voir pour l'ambiance très froide, pour Michel Serrault, et pour les dialogues de Audiard à mille lieues des Tontons Flingueurs.