Bondo-san
Cette cinquième mission pour l'agent Bond, qui va ici se retrouver au pays du soleil levant, bénéficie d'un budget toujours plus confortable, surtout après l'immense succès d'Opération Tonnerre mais...
le 2 déc. 2014
45 j'aime
17
Ça commence très fort par le détournement d’une capsule spatiale étasunienne et par l’assassinat de 007 à Hong Kong. Puis il y a le très beau générique de Maurice Binder (sans doute son plus réussi) accompagné de la belle chanson interprétée par Nancy Sinatra. Ensuite, après Opération Tonnerre, on retourne brièvement sous l’eau pour découvrir un Bond plus vivant que jamais qui va s’aventurer dans les rues de Tokyo, et les péripéties commencent à s’enchaîner sur un bon rythme. On ne s’ennuie pas une seconde. Ken Adam fait encore un très beau boulot (bureaux de Osato, poste de commande de Blofeld) et Peter Hunt, qui n’est plus chef monteur, supervise tout de même les travaux de son successeur, et ça se voit. En somme, on ne perd pas son temps, et l’on plonge dans cette nouvelle histoire avec grand plaisir. Tout est bon.
Mais !
Après que Bond a fait son tour au-dessus des volcans à bord de Little Nellie, ça se gâte. Allez savoir pourquoi, on décide de le transformer en Japonais pour passer inaperçu sur l’île suspecte. Et pour ne pas être repéré, on le marie également à une fille du cru dans la tradition japonaise. Sans oublier la case "formation aux techniques ninjas" dans l’école de Tanaka. Dans toute cette partie, l’attention baisse radicalement. D’autant plus que pour l’équipe de maquillage, il suffit apparemment de se coller des chewing-gums au coca mâchouillés sur les paupières et une perruque de Mireille Mathieu sur la tronche pour passer inaperçu au pays des sushis. La crédibilité du personnage en prend un sérieux coup.
Pour ce qui est des effets spéciaux, au sens large, on tique aussi un peu tout de même devant la capsule spatiale chauffée au rouge qui rentre dans l’atmosphère, ou devant les pauvres flammes jaillissant des tuyères lorsqu’elle repart. On sait bien qu’en 1967 tout n’est pas encore faisable, mais ça fait vraiment "cheap". Presque autant que le dragon dans Dr. No. D’où une sensation de régression après Opération Tonnerre. Et que dire de l’explosion finale du volcan ! Ce n’est vraiment pas beau.
Il reste néanmoins l’impressionnante base secrète de Blofeld, qu’on découvre enfin pour la première fois sous les traits inoubliables de Donald Pleasence. Ses sous-fifres sont beaucoup moins imposants cette fois que ceux d’Opération Tonnerre : Karin Dor (teinte en rousse pour l’occasion) a clairement été choisie sur le modèle de Luciana Paluzzi pour incarner Helga Brandt, mais elle n’a pas suffisamment de place pour exister réellement dans le film, et Osato (Teru Shimada) ne fait lui aussi que passer. Ce sont surtout Akiko Wakabayashi (Aki) et Tetsuro Tanba (Tanaka) qui marquent les esprits dans le camp opposé.
Sean Connery est encore investi dans le personnage, bien qu’on remarque une certaine désinvolture chez lui dans la seconde moitié du film. On sent qu’il est installé dans une routine. Désormais star internationale sous pression permanente du public et de la presse, il va quitter la série à l’issue de ce cinquième épisode pour lequel la production a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre. Cela reste malgré tout une bonne cuvée, adaptée par Roald Dahl et enrobée de l’excellente B.O. de John Barry, qui est toujours agréable à revoir.
Divertissant.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes L'espionnage dans tous ses états, Sean Connery : 50 ans de films (1953-2003), Trilogies (plus ou moins officiellement avouées comme telles) et Les meilleurs James Bond
Créée
le 28 nov. 2024
Critique lue 223 fois
D'autres avis sur On ne vit que deux fois
Cette cinquième mission pour l'agent Bond, qui va ici se retrouver au pays du soleil levant, bénéficie d'un budget toujours plus confortable, surtout après l'immense succès d'Opération Tonnerre mais...
le 2 déc. 2014
45 j'aime
17
Cinquième film de la franchise James Bond, On ne vit que deux fois fut le champion des recettes de l'année 1967 en Angleterre, c'est une savoureuse aventure surgadgétisée qui expédie Bond au pays des...
Par
le 13 déc. 2018
29 j'aime
55
Quotient James Bondien: 7,25 (décomposé comme suit:) BO: 9/10 Inutile de le rappeler à chaque fois, au moins depuis Bons baisers de Russie: John Barry compose merveille sur merveille. Atteignant le...
Par
le 27 févr. 2022
27 j'aime
6
Du même critique
Question du Trivial Pursuit : "Quel est le dernier album des Beatles ?" Réponse : Abbey RoadEh bien c'est faux !On entend souvent dire des choses péremptoires comme : "Oui, Abbey Road est sorti...
Par
le 19 mars 2015
22 j'aime
Tout commence dans la librairie. On musarde entre les rayons et lorsqu'on l'aperçoit, on est immédiatement attiré par ce bel objet luxueux au dos toilé. "Une intégrale sans doute ?" se dit-on, vue...
Par
le 8 nov. 2017
21 j'aime
Qu'est-ce qu'un film-culte ?Aujourd'hui, l'expression - galvaudée - sert à désigner n'importe quel film qui fait un carton en salles et est connu sur le bout des doigts par presque tout le monde,...
Par
le 6 juil. 2024
19 j'aime