Documentaire lourd, qui ne laisse pas ses personnages s’épaissir, la voix off monotone du réalisateur qui s'écoute parler ne parvient pas à compenser un montage trop peu dynamique, trop peu contrebalancé. L'activisme prôné par le titre du film et son affiche s’essouffle rapidement quand il ne s'agit plus que de suivre nos pauvres ouvriers de blocages en réunions, de barbecues en piquet de grève.
Si le combat de ces ouvriers est symptomatique de cette société de l'argent - nous sommes devenus des consommateurs comme le dit si bien le film - la réalisation du documentaire échoue en ne restant que collée au conflit, bien souvent parmi la meute de journaliste, et trop peu à l'humain. On notera quelques scènes intéressantes, parfois touchantes, comme cette ouvrier baguette à la main, contant l'histoire de sa région et de sa famille. L'usine ce n'est pas que le travail, ce sont les copains, une autre maison, un destin lié depuis parfois 30 ans. L'usine c'est leur vie, alors quand on la perd, on est prêt à dire "On va tout péter".
Au festival de Séville (novembre 2019), le réalisateur nous avertissait que c'est le monde qu'il nous montre qui prend le pouvoir, empiétant toujours plus sur nos libertés. A voir pour au moins en prendre conscience.