Je fais chauffer des balises spoiler mais qui ne rendront pas la lecture facile pour qui n'aurait pas vu le film. Je vais tenter de faire au mieux :)
Il était une fois…
un cinéphile / -phage / -vore (ne rayez rien !) qui, après une timide 1ère approche avec Stuntman Mike dans Boulevard de la mort, se décida à finalement faire un film sur le sujet qui l'anime depuis ses plus jeunes années.
Ce film prend place en 1969, époque charnière à tous les niveaux, y compris cinématographique, avec l'avènement du nouvel Hollywood.
Tarantino aime truffer ses films de références à des acteurs, films ou séries, qu'ils soient réels ou imaginaires. Celui-ci ne déroge pas à la règle mais ils sont ici les 2 personnages principaux : Rick Dalton (acteur en plein doute existentiel professionnel) et Cliff Booth, sa doublure attitrée / chauffeur / ami. Ils sont fictifs mais sont des mixes de plusieurs inspirations.
Ils vont croiser la route de bon nombres de personnages, eux, bien réels (Steve McQueen, Bruce Lee, etc.) et bien sûr, Sharon Tate, puisque 1969 est l'année du meurtre de Sharon et de ses ami(e)s par la secte de Charles Manson.
Leonardo DiCaprio est, encore une fois, magistrale en acteur enfermé dans une routine de seconde carrière et en proie au doute (et à l'alcoolisme). Brad Pitt, son acolyte magnétise ses scènes (et il est toujours là au bon endroit, au bon moment :). Il a droit aux scènes les plus drôles et aux scènes les plus tétanisantes ! Margot Robbie, même si elle est moins présente, irradie littéralement la pellicule de sa présence et de sa fraîcheur.
Un très beau moment qui lui a été réservé et celui où elle se rend dans un cinéma pour voir son dernier film sorti... enfin, celui de Sharon Tate. Cet espèce de moment suspendu, touchant et drôle, où la forme incarnée et l'interprète se font face, c'est... juste beau.
Et si...
Hollywood, non content de nous permettre de nous évader,
nous permettait de réécrire la réalité de manière encore plus radicale ?
Tarantino avait déjà utilisé ce procédé sur Inglourious Basterds mais ici, c'est fait dans les grandes largeurs !
Ce film est à la fois une page d'histoire, une déclaration d'amour pour un art, pour ses artisans, pour une ville, pour une vie. Quentin
a troqué le chant du cygne pour le chant d'amour et
revient à un talent de conteur.
C'est un film cathartique et comme il est Tarantino, il ne fait pas les choses à moitié : cela passe par des accès de violence délirantes et gores ^^ Je pense que même dans sa filmo, la violence a rarement été aussi délibérément gratuite et "jouissive"... :D
Il était une fois…
le duo Rick et Cliff
sur la route du destin, le destin de Sharon, celui d'Hollywood, celui de Tarantino, le nôtre. Laissez ce temps suspendu, juste encore un peu... s'il vous plaît...
Ils vécurent heureux... et nous aussi.
Merci Quentin.