"Is this real life ? or is this just fantasy ?", comme le chantait si bien Queen

(Attention, risque de spoilers ! Je le répète mais je n'ai pas la prétention d'être une critique cinématographique et je n’aime pas le système de notation. Ceci n’est juste que mon ressenti.)


Oh quelle était longue l’attente du dernier Tarantino ! Bah oui, parce que nous vendre DiCaprio et Pitt dans un même film, c’était un peu Noël avant l’heure ! Alors, dès sa sortie au cinéma, je me suis empressée d’aller me réfugier dans les salles obscures pour assister à la projection du long métrage.
Alors, qu’en est-il après 2h40 de film... Est-ce que j’ai aimé ? Est-ce que j’ai trouvé ça mauvais ?
Honnêtement, je reste toujours sans réponse. Générique de fin, lumières allumées, et la question qui me trotte plutôt en tête est : qu’est-ce que Tarantino a voulu nous raconter ? C’est bien ça LA question.
Oui, parce que – qu’on se le dise, la bande annonce est assez trompeuse.


Ici, l’histoire nous emmène à la fin des années 60 (en 1969 précisément) en plein cœur de Los Angeles. Rick Dalton (brillamment interprété par Leonardo DiCaprio), est une vedette de films western légèrement sur le déclin qui tente de relancer sa carrière aux côtés de sa doublure de toujours et fidèle ami – ou homme à tout faire, Cliff Booth (incarné par Brad Pitt).
Hollywood évolue, se modernise et le mouvement hippie est à son apogée. Dalton sent sa carrière s’affaiblir et comprend qu’il devient un has-been bien malgré lui. On lui propose donc de partir tourner des westerns en Italie afin de re-booster sa carrière, ce qui ne l’enchante pas vraiment.
En parallèle, l’actrice Sharon Tate pose ses valises dans la maison voisine de Dalton et fait sensation à Hollywood, dans le milieu du cinéma.


Qu’on se le dise, « Once Upon a Time… In Hollywood » est un bel hommage et éloge nostalgique à l’industrie du cinéma et ça, Tarantino sait bien le représenter et le filmer. Car oui, on ne peut rien reprocher à sa réalisation. La recomposition de l’époque autant visuelle que musicale (avec sa bande son absolument irrésistible) nous plonge instamment dans l’ambiance des sixties. Le réalisateur est toujours doué pour ce qui est de recréer avec minutie les éléments d’une certaine atmosphère qui lui est chère. Les reconstitutions des décors western, nous invitent littéralement à entrer dans un univers à part et emprunt de mélancolie.
Les scènes où l’on voit Rick Dalton incarner divers personnages à travers ses films nous régalent.
Néanmoins, là où c’est un peu bancal, c’est que l’on a plutôt l’impression d’assister à un patchwork de scènes – pour le coup, pas vraiment utiles pour certaines d’entre elles. Malgré tout, DiCaprio montre une fois de plus toute l’étendue de sa palette d’acteur et son talent dans ce rôle de quadra, acteur dépassé, sensible et un brin alcoolo.
Attention, Brad Pitt n’en démord pas pour autant ! Ce rôle de quinqua, décontracte, arborant ce côté « ne me fais pas chier » sur le visage en permanence et menant une vie bien loin des paillettes (même une vie plutôt naze contrairement à son acolyte) est tout aussi plaisant.
Une réelle alchimie ressort de ce duo d’acteurs et rien que pour ça : merci Tarantino de les avoir réunis à l’écran !


Le vrai problème dans ce film est le lien entre le duo Dalton/Booth et Tate car il jongle entre ces deux parties : l’histoire des deux protagonistes et celle de l’actrice où plane l’ombre de la secte de Charles Manson. J’ai eu beaucoup de mal à faire le rapprochement car l’ensemble ne fonctionne pas autant que voulu. Certaines scènes tirent en longueur - notamment le moment où Cliff se rend au ranch des hippies et on ne comprend pas vraiment où le réalisateur veut nous emmener…


(Ben si ! Vers les disciples de Manson !)


Oui… mais non.
Car, si à travers la bande annonce, vous aviez l’intention d’assister à un récit sur ce fait divers sordide, ce n’est absolument pas le parti pris du réalisateur. Bien au contraire. Et on ne peut pas lui en vouloir de ne pas souhaiter accorder de crédit à ce criminel.
Malheureusement, en voulant réinventer ce passage macabre de l’histoire, on y croit que moyennement, car les deux récits ne s’associent pas vraiment. Et bien que Tarantino ait voulu mettre Sharon Tate au cœur de son intrigue, et que Margot Robbie rayonne malgré tout en l’incarnant, son rôle n’est pas assez développé et passe au second plan en s’effaçant peu à peu au milieu de l’histoire.
Quant à la secte et disciples de Manson, cette bande d’hippies ont l’air plutôt bêtes et paumés dans leur désert, plutôt qu’extrêmement dangereux.
La trame paraît beaucoup moins aboutie, un peu décousue, ce qui noie un peu le scénario dans son ensemble parce qu'on reste un peu perplexe face à ce que l'on voit. Et je ne semble pas être la seule à penser ça.
Sans trop dévoiler l'intrigue, après des passages un peu longuets, la fin s’accélère intensément en se terminant sur une scène des plus… Tarantinesque pour le plus grand plaisir des spectateurs !


Ma petite conclusion : Tarantino signe un film beaucoup plus sage et léger que ces précédents. Celui-ci se regarde plutôt comme une introspection cinématographique d’une durée de 2h40, avec beaucoup de clins d’œil, références au monde du cinéma et en offrant de beaux personnages à jouer à ses acteurs qui le lui rendent bien. Et malgré des passages boiteux quant à son réinterprétation de ce tragique événement, et des longueurs, ça n’en reste pas moins un bon film.

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le 18 août 2019

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