Comment évoquer une oeuvre aussi dense et généreuse qu'est Once upon a time in Hollywood ? Tarantino signe là son oeuvre la plus personnelle, la plus cinéphile, la plus nostalgique. Les fans de la première heure se sentiront probablement déstabilisées, en ce qui me concerne j'ai vraiment passé un vrai grand moment de cinéma. Un moment de cinéma comme je pense n'en avoir que rarement vécu, mon dernier choc au cinéma était Interstellar et c'était il y a plus de 5 ans. Depuis je n'avais pas ressenti de nouveau autant de frissons, d'excitation, d'admiration devant une oeuvre. Et quoi qu'il arrive ce n'était pas au niveau de celle ci. Tarantino et moi ce n'est pas une histoire d'amour, bien que je sois passionné par l'homme, j'apprécie la plupart de ses films sans les idolâtrés et je n'ai jamais adhéré au trip Kill bill. Il me manquait un petit quelque chose à chaque fois. Ce film se classe au sommet de sa filmographie, avec ce film pour moi il touche les étoiles.
Forcément, le film parlant de cinéma ne peut que me combler d'avantage. A l'annonce du casting déjà mon coeur battait à 100 à l'heure, comme duo mon acteur préféré Leonardo Dicaprio et pour l'accompagner dans cette aventure Brad Pitt. On rajoute à cela Margot Robbie, et la légende Al Pacino. On tient là du fantasme absolu. D'ailleurs ce film est un pur fantasme, des rencontres qu'il aurait voulu voir comme la scène très controversée de Bruce Lee, son final délicieux plein d'espoir. Le film s'intéresse aux carrières loupées, aux petits métiers du cinéma, les oubliés. Il parle aussi d'une époque révolue avec le meurtre des Mansons contre l'innocente Sharon Tate qui représente la pureté, la star grimpante de cet Hollywood. Ce film nous fait vivre des séquences délicieuses de tournage dans une reconstitution des années 60 à couper le souffle. Chaque décor mériterait plusieurs visionnages pour réellement apprécier la foule de détails.
Tarantino revient sur les séries tv qu'il a aimé dans sa jeunesse. La nostalgie est permanente. On sent que celui ci ne se sent pas en phase avec son époque. Tout dans ce film est une déclaration d'amour pour lui à un cinéma qui lui est cher. A la manière d'un conte il se permet même d'en réécrire l'histoire. C'est prodigieux. Ca prend aux tripes. Au lieu de mettre en avant sa mise en scène, il se met en retrait, ce qu'il veut c'est nous faire vivre des moments de vie. J'ai retrouvé une nostalgie qui m'avait séduit dans Jackie Brown. Rarement l'émotion n'aura été aussi permanente dans un Tarantino pour mon plus grand plaisir. C'est un film d'atmosphères, comme tout Tarantino qui se respecte l'action est là et il nous régale, nous surprend, nous ravis.
Et c'est vraiment avec son final que l'on mesure la portée de l'oeuvre que l'on vient de voir et à quel point tout avait été parfaitement calculé. A ce moment là on souffle un bon coup et on s'arrête un instant appréciant le moment que l'on vit cherchant à arrêter le temps. Merci Tarantino. Un film qui je suis sur deviendra important avec le temps. Vous nous racontez la fin d'une ère de la meilleure des manières.