Lorsqu'une oeuvre m'inspire, la critique ne se fait généralement pas attendre. Once Upon a Time in... Hollywood aura été l'exception. Troublé par ce film, il a maturé une bonne semaine dans mon esprit avant que je me sente en verve. Il s'agit là d'une histoire... sans histoire.
L'histoire donc, si l'on peut la qualifier ainsi, narre une courte tranche la vie de Rick Dalton, magistralement interprété par Leonardo Di Caprio, qui voit sa carrière commencer à patiner et se demande ce qu'il va advenir de lui professionnellement. Son cascadeur officiel et homme à tout faire, Cliff Booth, magnifiquement campé par Brad Pitt, le suit dans ses état d'âmes et ses déambulations diurnes autant que nocturnes. Rien de bien folichon a priori.Mais il s'agit de Quentin Tarentino derrière la caméra et son point de vue singulier change tout.
N'étant pas particulièrement féru du cinéma des années soixante, je n'ai pu apprécier à sa juste mesure le lot de références introduites par le réalisateur. L'ambiance est manifestement parfaitement retranscrite et les acteurs et actrices nous immergent dans cette époque sans difficulté. On croisera certes des hippies, la secte de Manson mais surtout pléthore de scènes absolument captivantes, à l'instar d'un échange entre Rick Dalton et une enfant actrice d'une subtilité sublime.
Mais une successions de scènes fascinantes forment-elles un bon film ? Elles constituent en tous les cas une ambiance, une époque mais l'oeuvre tient principalement sur l'interprétation exceptionnelle de ces deux monstres sacrés que sont Leonardo Di caprio et Brad Pitt. En effet, les 2 heures 41 minutes du film me sont apparues un peu longues, d'autant que la violence et l'action déjantée propres à Tarentino sont ici réduites à la portion congrue. Si l'on excepte un moment particulièrement jouissif où Cliff remet à sa place un hurluberlu qui a eu le front de crever son pneu, c'est le calme plat. Ce qui surprend de la part de ce réalisateur habitué de l'hémoglobine à gros bouillons. Sans doute était-ce voulu car l'on a tout de même droit à 5 minutes d'anthologie dans la veine des claques visuelles que peut nous asséner Quentin Tarentino. Sans rien dévoiler de cet épisode dantesque, disons que survient à un moment du film une séquence coup de poing qui m'a laissé pétrifié tant le flamboiement de violence surgit sans que l'on s'y attende. Une gifle visuelle et sonore comme j'en ai rarement pris au cinéma. Alors oui, ça valait largement le coup d'attendre et de suivre un oeuvre un peu trop étirée à mon goût, même si elle est émaillée de savoureux passages.
Once upon a time... in Hollywood apparaît une fois encore, tel que nous a habitué le réalisateur depuis ses débuts, comme un objet cinématographique situé en dehors des sentiers battus, et rien que pour cela il vaut le détour. Pour les images rémanentes qui surgissent régulièrement dans mon esprit. Aussi.