Bon... Voici le 9e film de Quentin Tarantino, l'un des plus grands réalisateurs de ces dernières années, réunissant Brad Pitt et Léonardo DiCaprio qui sont presque immanquablement présents l'un ou l'autre dans mon top 5 des films préférés. Voilà quelque chose à vous mettre l'eau à la bouche, vous vous précipitez donc au cinéma pour visionner ce bijou. Que dire ?
Je dirai qu'il s'agit là d'un film attendu, venant de ce trio fantastique du cinéma hollywoodien : une performance d'acteurs très puissante (apprécions la dégaine de Brad, le cascadeur sexy incarnant le parfait modèle de masculinité, et Leo, complètement perdu dans son monde fantaisiste et fantasmé) et un film dans sa forme purement Tarantinesque. Presque 3 heures où l'ennui se fait à peine sentir (une prouesse pour une telle durée), une explosion de violence sauvage et jouissive, des scènes extrêmement longues, étirées à l'extrême, avec des dialogues savoureux, et une intrigue plus ou moins absente pendant la première moitié du film (c'est ce que j'appellerai l'effet Pulp Fiction : on ne sait pas trop où l'on va...).
La photographie et les images sont absolument magnifiques, le décor somptueux : nous sommes très vite plongés dans cette ambiance hollywoodienne des années 60 et en sommes nostalgiques sans même avoir connu cette époque. La musique du film est évidemment parfaitement adaptée au contexte et au style du l'intrigue.
Voilà une oeuvre qui vous donne envie de fumer comme un pompier, de boire comme un trou, de conduire comme un pilote, et de tabasser quelques méchants. C'est de ce point de vue une grande réussite cathartique.
Tarantino livre ici l'image d'un monde où les stars enfermées dans leur petit monde fantastique ne peuvent jamais en sortir et se lamentent dans leur luxe, et où ils ne reviennent jamais vraiment à la réalité (cf. lance-flammes : Leo se croit encore dans un film) face à de réels galériens de la vie : son cascadeur qui vit dans une caravane sale, bricoleur, homme à tout faire, cascadeur au chômage (Brad dans une incarnation de masculinité virile poussée au plus loin).
Un film à voir et à revoir, notamment pour apprendre ses punchlines démentielles et tenter de saisir toutes les références permanentes à ce monde perdu et à Tarantino lui-même.