Souvent, quand on visionne une oeuvre cinématographique, on cherche trois grands principes :
- l'émotion : un film qui nous fait pleurer ou rire aux éclats, nous émeut et nous fait battre le coeur plus vite. Nos sentiments bouillonnent et nos yeux larmoient. Pas ici.
- le divertissement : un film peut nous faire oublier notre réalité en nous emportant dans la sienne, nous fait croire à la matérialité des personnages et nous transporte tant on y croit. Pas ici.
- la réflexion : un film qui nous pousse à réfléchir sur de nouveaux thèmes, ou sur d'anciens d'une nouvelle façon, que soit philosophique, historique, sentimental ou autre, sur la question de la folie, du mal, de la politique, des relations sociales, de la société. Pas ici.
En somme, je n'ai pas pleuré, je n'ai pas ri, je n'ai pas réfléchi. Je ne me suis pas identifié aux personnages et je ne les ai pas aimé. Sur la question de la forme, la musique comme la photographie sont oubliables.
Ne soyons pas si absolu : le film tente de nous éclairer sur ce que doit être la politique et la place de l'intellectuel dans la société (aspect rassurant et intéressant du film quand on est soi-même dans des études très théoriques), mais la réflexion n'est pas poussée suffisamment loin. On nous fait comprendre qu'Alice écrit des notes philosophiques intéressantes, mais elles ne sont pas partagées avec le spectateur, et on aimerait en savoir davantage.
Félicitons aussi la performance de Luchini qui est comme d'habitude je trouve convaincant.
Un film à voir pour ces deux derniers points, en s'attendant à devoir mener soi-même le large bout de réflexion qui manque au film.