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La suite de l'excellente surprise qu'était le 1er One Shot reprend l'histoire directement à la fin du précédent et se rejoue Die Hard en plan séquence dans un aéroport déserté. Si techniquement c'est...
le 14 janv. 2024
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On y est.
L'attente a été longue, surtout pour Scott Adkins et le réalisateur ultra investis qui misent beaucoup sur cette suite, vu le succès au long cours de One shot (https://www.senscritique.com/film/one_shot/critique/262810414).
Par respect pour le 1er volet (dans le top 5 des meilleur actioners des 3 dernières années hors série Gangs of London), One more shot (à ne pas confondre avec celui de 2021 avec Fan Siu-Wong) aura une critique en bonne et due forme et non une review express avec un paragraphe craché à l'arrache, avare en nuances et détails. Et étant en (vague) relation avec le réalisateur James Nunn, raison de plus pour faire honneur à cet artisan sincère toujours en quête de faire mieux pour étonner son public. La distribution du second volet sous l'égide de Sky Cinema (Comcast) en est d'ailleurs la caution.
Pas de spoiler ici (excepté un petit, tout en bas) ni de résumé de l'histoire non nécessaire pour donner un avis global.
Pas de mise en jambe non plus pour le début : la mise en place scénique et narrative est immédiatement impeccable dès les 1eres secondes. Le storytelling précis appartenant au film d'espionnage est d'ailleurs ambitieux, plaçant les enjeux sécuritaires sans temps mort, servis par des dialogues et des interprétations de 1ere catégorie. Tom Berenger en tête qui, malgré ses cheveux tous blancs, crève toujours autant l'écran par son charisme et son intensité feutrée. Un premier bon point.
Comme pour Halloween II de Rosenthal, l'histoire reprend à peine quelques heures après la fin de One shot. Idée simple mais terriblement justifiée pour retrouver d'emblée tension et immersion. Et de ce côté là, One more shot tient ses promesses avec son splitscreen introductif à 4 vidéos embarquées en mode FPS, slalomant entre containers et terroristes épris d'armes atomiques. Nunn fait montre d'enrichir sa mise en scène "live" et nerveuse au cœur de l'action.
One more shot tient également ses promesses -mais est-ce vraiment une surprise ?- avec le jeu sobre mais intense de Scott Adkins (Vs Statham la grimace) qui s'insère naturellement dans le récit parmi une foule de personnages-clés déjà sur le pied de guerre, le Navy Seal arrivant un peu après par navette en contre-bas. Un détail réaliste rappelant la hiérarchie de chaque protagoniste dans la crise terroriste, prodiguant à nouveau une sensation d'immersion élevée... et un grand sentiment de retrouvaille pour notre Jake Harris tant attendu par ses fans.
Mais comme dans le 1er volet, Jake Harris/Adkins reprend vite les commandes de l’intrigue. A l'image de l’habile SteadyCam signant la réalisation caractéristique de Nunn. Passer du champ du bon camp à celui des terroristes avec autant de fluidité est d'ailleurs un régal pour les amateurs de mise en scène et Nunn le fait à maintes reprises pour maintenir un rythme au cordeau.
Ou presque. Eh oui malheureusement pour One more shot il y a un presque... et ce n'est pas dû à l'effet classique de surprise éventée du 1er volet mais à bien deux éléments pour celui que vous lisez.
Explication.
Je passe sur le personnage certes plutôt bien interprété par Alexis Knapp, ersatz (presque aussi) sexy de Rhona Mitra mais sans ses capacités athlétiques et martiales (pas une seule scène d'action à son actif ici), la voix de nasillarde bêcheuse rapidement insupportable en plus. Un comble pour ce genre de film au regard de son rôle dans l’histoire.
Le 1er point faible sérieux relève d'abord des scènes attendues : il y a à la fois beaucoup d'action, presque autant que le 1er volet (malgré un petit ventre mou au milieu avec le couple musulman crédible qui se déchire mais Mansur geint toutes les 30 secondes, c'est lassant et donc dommageable au maintien des 40 1eres minutes absolument prenantes)... et pas assez.
Faudrait savoir me direz-vous mais le public qui a vu plus de 3 fois One shot devinera peut être ma pensée : One more shot n'a pas véritablement de morceaux de bravoure comme l'invasion/1ere attaque de la base militaire avec le camion à capacité illimitée (lol), le plan séquence d'Adkins passant et taillant pièce par pièce au couteau (au propre comme au figuré) le commando ennemi, la cruelle scène de siège ou encore le gunfight/mano a mano final à ennemi multiples entre les caisses de dépôt.
Certes l'attaque surprise suivant l'intuition d'Harris saisissant au vol une conversation citant Mansur est efficace mais les impacts de balles sur les vitres et allées et venues en véhicule tournent un peu en rond et les répliques des agents restants (FBI, CIA) tirant à l'extérieur pas toujours lisibles.
Le fight du boss "final" assez peu présent d'ailleurs "finalement" de Jay White Vs Harris/Adkins constitue peut être ce seul moment vraiment badass, le combat dans le ram du métro avec Dunbar promettait du lourd mais là, encore, c'est trop court.
On arrive donc au second point de faiblesse : le traitement de l'action pure.
Car oui, les combats sont rapidement moins saignants (avec CGI de giclées de sang pas toujours top réussis), la chorégraphie martiale attendue, même Adkins dans ses 1ers contacts avec l'ennemi semble un peu pataud et tendre dans sa puissance (pas la moitié d'un punch digne de Boyka, que ce soit au poing ou au pied), ça manque de brutalité dans l'impact et réception des coups reçus/portés (il suffit de voir la violence à la fois plus organique, graphique et hardcore du Silent night du grand Woo pour calibrer)... bref One more shot est moins badass car moins cruel.
Un réveil survient néanmoins dans le chantier sous bâche avec cache-cache jouissif, vides sanitaires compris, où Adkins joue la furtivité meurtrière de Michael Myers (tailladant un à un au second plan, voir à l'arrière-plan tout un peloton). Une direction plus inspirée que le reste car Nunn prend paradoxalement son temps mais avec plus de puissance dans l'inventivité et de nervosité dans la fulgurance.
Côté formel, la direction photographique s'en sort bien vu l’exiguïté et la faible luminosité des lieux, montage et musique déroulent également sans accroc (dommage cependant que les thèmes du 1er score d'Austin Wintory ne reviennent pas, lorgnant plus vers le symphonique industriel cuivré/bruitiste de Brad Terminator Fiedel).
Loin de jouer les fanboys de mauvaise-foi attendant typiquement trop du 2nd volet, One more shot fait le job... et c'est là toute la nuance.
Il ne surprend ni ne se surpasse pas : il remplit juste le contrat.
Sans parler d'action, un exemple tout simple, éloquent : la toute 1ere scène de One shot dans l'hélicoptère où en quelques plans simples (regards, échographie et vomissements, blagues), le spectateur vit l’action en temps réel et ce, jusqu'à la fin. Ici on est certes dedans au départ mais l’immersion s’étiole : on ne craint pas trop pour le sort des personnages, bien campés mais trop vite esquissés. 10 minutes de plus de caractérisation auraient donné plus de profondeur aux relations et enjeux secondaires (ex : le duo de mercenaires Dunbar/Campbell s’embrouillant comme un vieux couple, les reproches non résolus de Berenger avec Harris, Harris avec sa femme (jouée par celle d’Adkins), Harris et Jay White ...).
Le choix scénaristique (mais logique) d'avoir Adkins se démenant vite seul sans Seal Team ou side-kick temporaire (jadis Ryan Philippe ou Ashley Greene) et avec un Berenger sous-exploité est peut être une troisième explication du fait qu'on ne sort pas émotionnellement rincé, faute de climax
(le final avec Lomax immédiatement menottée et tout habillée dans un avion à l'arrêt, ça bande mou).
Ce que le second chapitre gagne peut être en envergure (script à twist, discours de l'Union) et réalisme (excepté l'absence de forces de polices aux alentours, l'indestructibilité de la colonne vertébrale d'Harris comme sa tolérance maximale à la douleur), il le perd en férocité.
Chacun se fera ses raisons mais cela ne m'empêchera perso de me faire une seconde séance de One more shot dans les 6 mois pour m'en assurer ;) A défaut d'avoir un petit 58mn pour vivre... nous aurons peut être un grand Last shot.
Mais Nunn le sait déjà.
Et comptez sur moi pour le lui re-rappeler (https://www.instagram.com/stories/highlights/18016015001072164/).
Créée
le 15 janv. 2024
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