Avec ONE NIGHT IN MIAMI, Regina King, actrice et maintenant réalisatrice, et Kemp Powers, dramaturge et scénariste, prennent le pouls d'une communauté entière.
Cassius Clay, Malcolm X, Jim Brown, Sam Cooke : quatre amis aux vies bien différentes. Mais ils ont un point commun : ils rassemblent les foules et on du poids sur elles. Ils se retrouvent une nuit et débattent sur les changements qu'ils veulent ou doivent apporter. Avec ce point de départ, King et Powers font le portrait de quatre hommes influents et établissent un constat aux résonnances actuelles. Parfois desservi par une mise en scène trop discrète souffrant d'un style "théâtre filmé", beaucoup d'émotions se dégagent de quelques scènes fortes. On ne sait rien de ce qui s'est dit lors ces retrouvailles mais en brodant intelligemment sur celles-ci ONE NIGHT IN MIAMI illustre le racisme et le combat mené pour se détacher d'une injuste domination. Mais n'y a-t-il qu'un seul moyen de lutter ? Très bavard, il parvient avec ludisme et sobriété à déployer dans ses détails une problématique aux multiples points de vues et interprétations. Aucun n'a raison, aucun n'a tort, mais tous doivent faire quelque chose. Ben-Adir interprète un Malcolm X plus intime et touchant qu'à l'accoutumé cherchant à rallier ses amis dans sa lutte. Chacun étant au tournant de sa vie, on comprend l'importance capitale de cette nuit et l'impact qu'elle aura pour les quatre protagonistes interprétés par un casting impressionnant.
Un poil trop long et exigeant avec son public, ONE NIGHT IN MIAMI est un premier essai réussi qui se départi de ses défauts et parvient à être passionnant.