Un petit film de science-fiction au très joli titre et au postulat fort sympathique, ça attire l'œil. Alors, avec quelques excellents retours et une proposition cinématographique réduite, pourquoi bouder son plaisir ?


THE VAST OF NIGHT semble tout d'abord plombé par des inspirations très lourdes. Néanmoins, dès cette introduction nous invitant à pénétrer dans cet épisode d'un simili LA QUATRIEME DIMENSION qu'est ce film, ce dernier se veut quasiment méta, et on comprend qu'Andrew Patterson va faire preuve de jugeote quant au traitement desdites inspirations. Et les premières minutes accompagnées de longs dialogues filmés avec élégance nous donne raison en plus de présenter un certain talent de mise en scène. Chose qui se confirmera par la suite.


Un DJ et son opératrice (Jake Horowitz et Sierra McCormick, excellents de naturel) vont faire face à des bruits et des sons étranges, le tout soupoudré de mystérieux témoignages. S'en suit alors une quête de vérité. Un pitch simple mais traité avec intelligence notamment en raison d'un microscopique budget. Le réalisateur fait alors preuve de minimalisme, l'obligeant à être inventif et à aller à l'essentiel. Surtout il va inciter le spectateur à se concentrer sur les bruitages, les voix ou encore les tonalités grâce à un excellent travail sonore. Une ambiance est créée. Nous sommes absorbé car, ajouté à cela, c'est visuellement travaillé. La mise en scène écrasant les personnages dans les intérieurs ou, au contraire, les faisant respirer dès qu'ils sont à l'extérieur. Patterson nous fait vivre l'instant présent avec une redoutable efficacité. Le découpage est parfois brouillon dans les déplacements mais cela est largement compenser par de puissants plans-séquence où les acteurs brillent.


On comprend donc qu'il s'agit ici de montrer le pouvoir du dialogue. Celui-ci semble lier les personnages entre eux et pousser à la réflexion dès lors que l'on se concentre sur les voix et non sur les personnes. A ce titre, nous sommes comme harcelés de dialogues - sauf dans son touchant final - comme pour nous rappeler qu'il nous faut communiquer, écouter de manière active pour découvrir la vérité. Une vérité pouvant être fausse à l'époque où se déroule le métrage mais pouvant être vrai dans la notre (cf. les savoureux dialogues du début). Certes, ce propos n'est pas nouveau mais il est suffisamment bien amené et plutôt détaché de ses inspirations (notamment RENCONTRE DU TROISIEME TYPE sur ce thème) pour capter l'attention et susciter l'interrogation : écoutons-nous réellement ? En plus, il y a de beaux moments de cinéma et un culot certain dans quelques séquences.


Malgré quelques défauts (un manque de profondeur scénaristique, un rythme pas totalement maitrisé dans ses deux derniers tiers), ce premier film est une belle réussite et promet un bel avenir à Andrew Patterson.

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le 23 juil. 2020

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