Les films d'arts martiaux en général ne brillent pas par la finesse de leur scénario et Ong bak ne fait pas exception, ce qu'on leur demande avant tout c'est de la baston et peu importe les prétextes ou situations tirées par les cheveux pour en arriver là. Le film s'émancipe toutefois du monopole Sino-Japonnais et se joue pas mal du folklore Thaïlandais quitte à faire légèrement cliché, de la boxe thaï bien sur aux statues de Bouddha ou autres taxis pousse-pousse.
Le manichéisme basique dont fait preuve le film est rendu assez savoureux malgré lui par certains personnages caricaturaux comme le super vilain d'opérette tout droit sorti d'un James Bond avec sa gorge trouée et son amplificateur vocal Vadorien. D'autres personnages à l'inverse sont assez atypiques, mention spéciale à l'ex apprenti bouddhiste gay prénommé Hamlet qui contraste avec la fadeur du héros, un péquenaud qui monte à la capitale pour se fighter avec tout le monde un peu sur le même schéma que D'artagnan.
Concernant les combats ils reflètent bien l'efficacité redoutable du muay thai qui ne s'embarrasse pas des divers simagrées ou positions farfelues style "attaque du cygne fou" coutumières de certains arts martiaux du 7ème art, ce qui n'empêche pas les méchants de crier le traditionnel "Ya Taaa !!" entre chaque coup. Les chorégraphies sont malheureusement polluées par les ralentis en plusieurs exemplaires sous tous les angles à chaque pirouette du héros.
La variété des adversaires notamment dans le bar redonne pas mal d'intérêt aux combats avec une bonne utilisation de l'espace y compris lors des parKours dans les ruelles de Bangkok. Bien sur le fait qu'on ait forcé le trait pour les méchants à corriger rend le spectacle plus jouissif avec parfois des séquences assez marrantes dans l'opposition de style avec l'adversaire, mention spéciale au bourrin qui balance des frigos et tout ce qui lui passe sous la main.