Tout ou presque a été dit, mais je me devais de finir cette semaine consacrée à Nicolas Winding Refn en apothéose par celui qui a tant fait parler de lui, le très controversé, le grand Only God Forgives.
Hué à Cannes, (cela dit Gatsby a été applaudit alors ça en dit long ), trainé dans la boue par les critiques. Oui Ryan Gosling est dedans, ou il est mutique et pas très joyeux, oui la vengeance est un élément central du récit. Mais non, ce n'est pas Drive 2 et heureusement.
Le seul élément comparable, en ce qui me concerne, c'est que lorsque je suis sorti de la salle il y a de cela deux mois, j'avais pris une gifle identique à celle ressentie lorsque j'ai découvert Drive.

Pour avoir vu quasiment l'intégralité de la filmographie de NWR, à mon sens, l'évolution naturelle de son style, celui qui au final lui ressemble le plus.
Cette violence amenée avec parcimonie depuis la premier Pusher explose totalement mais pas dans tous les sens, loin de là, elle est orchestrée, presque poétique. Et contraste toujours autant avec cet esthétisme poussé à l'extrême accompagné d'une photographie qui sublime l'ensemble. Cadre resserré, personnages mis à nu comme jamais, ce traitement de l'impuissance dans toute sa splendeur représenté par Julian, en totale opposition à ce flic intouchable ange vengeur digne représentant des Dieux. Quant à la ville de Bangkok, protagoniste à part entière qui filmé avec cette intensité et ces couleurs la rend vivante, crade et méphitique, elle éveille nos sens en nous révélant sa facette la plus sombre.

Mais Only God Forgives, c'est aussi quelque chose qui n'a jamais été aussi proche du rêve éveillé. Bad trip pour certains qui vivront un véritable cauchemar à condition d'être hermétique à ce que le film peut offrir. Et douceur mélancolique pour les autres. C'est pour moi une ode au cinéma, celui pénètre votre esprit, pour vous envelopper dans une bulle confortable dans laquelle vous ne ressortez pas immédiatement après avoir quitter une salle.
J'aime le cinéma dans toute sa splendeur pour ce qu'il a apporté, apporte et apportera, pour les discussions passionnées qu'il engendre, parce que ce fameux fameux 7ème art nous a tous fait peur, rêver, rire, pleurer.

Alors oui on pourrait revenir sur les dialogues minimalistes ou le scénario qui tient sur un timbre poste
Mais pourquoi ne pas laisser parler la passion pour une fois, et se dire que bon sang de bois.
Only God Forgives avec sa mise en scène viscérale, hypnotique et brutale, son angle primitif et nihiliste pour narrer son récit frugal, m'a pris aux tripes et m'a donné des frissons comme rarement, et au final, c'est peut être tout ce qui compte.
Kobayashhi
8
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le 1 août 2013

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