Après avoir écumé plus ou moins toute la filmographie de NWR ces deux dernières années, aucun film ne m’avait encore réellement convaincu (Bronson faisant peut être une petite exception).
Je vais donc au cinéma sans grand espoir et, sortant à peine de Fast and furious 6, je m’apprête à subire le grand écart Justin Lin, Nicolas Winding Refn.


Effectivement, les fans de drive, qui avait su conquérir le grand public par sa musique et son scénario accessible, risquent d’être déçus. On est ici bien plus proche du métaphysique Valhalla rising.

Cependant, cette fois, on comprend quelque chose (ou en tout cas bien plus que chez les vikings). Le scénario de cette vengeance à la thaïlandaise est finalement assez simpliste (peu de personnages) mais digne des plus beaux films de vengeance asiatiques (Old boy, j’ai rencontré le diable et autres bittersweet life).

Filmé dans une atmosphère pesante renforcée par les plans fixes, les silences, la neutralité des visages et la violence graphique, on admire encore une fois la maitrise de NWR à la réalisation. Les lumières et la musique de Cliff Martinez (qui n’a rien a envier d’un Kavinski) sont maitrisées d’une telle façon que l’esthétique du film surpasse celle de Drive (qui avait pourtant déjà de la gueule dans ses scènes nocturnes).

Niveau acteurs, on pourra blâmer Ryan Gosling d’avoir toujours la même tronche (sauf après s’être fait refaire le portrait), mais c’est un peu facile sachant que c’est justement ce mutisme tant au niveau des paroles que des expressions qui construit un personnage complètement torturé intérieurement mais à la façade extérieure neutre au possible. De toute manière Ryan Gosling se fait rapidement surpasser par les seconds rôles. Vithaya Pansringarm est carrément flippant en policier au sabre effilé ( ?! Ou est ce que les policiers se comportent de cette manière !!) Même Kristin Scott Thomas que je n’aime pas spécialement assure en mère dominatrice.

En somme, Violent comme Pusher mais sans être inutile, métaphysique comme Valhalla rising mais en restant compréhensible pour le commun des mortels, muet comme Drive, mais sans s'éterniser. NWR signe ici (pour moi) son meilleur film.
yhi
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes top Nicolas Winding Refn et Les meilleurs films de 2013

Créée

le 24 mai 2013

Critique lue 686 fois

9 j'aime

9 commentaires

yhi

Écrit par

Critique lue 686 fois

9
9

D'autres avis sur Only God Forgives

Only God Forgives
real_folk_blues
8

Thaî, glande, et Ryan erre.

Only God Forgives n’est pas un bon film. N’allez pas croire que vous verrez Drive, pauvres naïfs. N’allez pas espérer que Fight Club se soit payé un lifting, pauvres consommateurs. Ne supputez point...

le 3 juin 2013

149 j'aime

32

Only God Forgives
Gand-Alf
6

... Et l'enfer le suivait.

Pour avoir une idée de mon expression dépitée à la sortie de ma séance de "Only god forgives", je vous invite à vous poster devant un miroir et de vous observez en train de diviser 1356, 876543 par...

le 24 mai 2013

142 j'aime

13

Only God Forgives
Anyo
8

Le langage du silence

Le cinéma est un art Visuel et Auditif. Notre cher réalisateur Danois acquiesce et nous livre une oeuvre à la facture audio-visuelle irréprochable. "Only God Forgives" rejoint "Samsara" et "The...

Par

le 24 mai 2013

140 j'aime

11

Du même critique

L'Étrange couleur des larmes de ton corps
yhi
9

Une proposition d'interprétation

J’ai vu ce film pour la première fois au mois de janvier lors du festival des maudits films à Grenoble. Je me suis totalement laissé happé par la mise en scène et n’ai donc pas pu m’accrocher...

Par

le 16 mars 2014

29 j'aime

9

Voyage of Time - Au fil de la vie
yhi
8

Critique de Voyage of Time - Au fil de la vie par yhi

Dans The tree of life, bouleversée lorsqu'elle apprend la mort de son enfant, la mère jouée par Jessica Chastain en venait à s'interroger sur l'existence d'une puissance supérieure qui aurait pu lui...

Par

le 5 mai 2017

20 j'aime

6

Insaisissables
yhi
7

Le principe d'Eisenberg

Insaisissables, le film que j’attendais tant de cet été. Pourquoi ? Bien tout simplement parce que je suis moi-même magicien, et cinéphile qui plus est, donc aucun thème ne pourrait me ravir plus que...

Par

le 9 août 2013

19 j'aime

10