Expérience exotique : voyage non commercial pour spectateur aguerri.
Film (semi-)expérimental vendu comme "grand public", certe il est plaisant de voir enfin une bonne pub pour ce genre de film mais le spectateur lambda risque d'être fort déconcerté : à ma gauche deux bonhommes se bidonnaient de rire tandis qu'à ma droite un troisième ronflait.
En tout cas il fait bon voir un film de ce type sur grand écran, bien que une fois dans son contexte d'expérience, le film n'arrive jamais à la chevilles de ceux aux quels il rend hommage. Le travestissement film masturbatoire/polar asiatique ne fonctionne que rarement malgré de très très bonnes intensions.
Parmi ces dernières, la transformation de Ryan Gosling en fils à maman castré est très bien vu d'après moi. Ainsi que cette constante ambiguité bien/mal qui perdure après la séance.
Mais là où le film excel c'est dans son sens du clin d'oeil justement. Parvenant à adapter les délires géométriques de Jodorowsky à des couloirs éclairés par un chef op' qui ne cesse de prendre son pied tout du long. Ou même jusqu'à citer Un Chien Andalou (oui je suis convaincu que c'est une citation) lors d'une scène au rythme parfait.
En somme un apéro cinéphile mais qui a du mal à faire adhérer à sa propre identité. Au mieux un encouragement à découvrir l'oeuvre de Jodorowsky ou le cinéma asiatique, au pire une tentative ratée de mêler cinéma narratif et expérimental. Bon exercice pour Winding Refn qui une fois de plus ne manque pas de paraître aussi prétentieux que surprenant.