Dupieux continue d'explorer son univers absurde ... et c'est cool !
Très rythmé à l'instar de Rubber, le film se veut le plus fun possible. ; notamment via une bande son à base de Mr Oizo qui pour l'occasion met à mal son égo : La musique techno, complètement en décalage avec l'univers de flics déments, devient pourtant très vite le coeur de l'intrigue, interrogeant le bon goût avec un nihilisme fou.
Et nihiliste, le film l'est. La notion d'intrigue y est en effet plus que relative tant le film est séquentiel, et pourtant jamais frustrant. Dupieux dévoue ainsi son style à tout ce qu'il a de jubilatoire quitte à appauvrir son film. Mais si ce trait assumé va en lasser certain, le casting d'excentriques devrait parvenir à joindre les bouts.
En particulier le personnage de Marc Burnham, sale type imprévisible car paradoxal, et devenant ainsi une figure complexe et fascinante, bouffant toute la sympathie du public avec voracité au fil du métrage.
On regrettera tout de même, une trop courte apparition de Marilyn Manson vis à vis de son importance dans le court métrage précédent (revu en partie sous forme de flashback) et dont la seule présence provoque déjà une jouissive overdose de private-joke envers les fans les plus lucides.
En somme un long clip boosté au mauvais gout et aux herbes thérapeutiques, entrecoupé de sketchs absurdes et livrant une critique autodestructrice de la musique commerciale en plus de préserver la fissure signataire de Dupieux en plein milieu du 4ème mur.