Mystification intellectuelle : level Inception (Christopher Nolan)
Suresthétisme pathologique : level 2046 (Wong Kar Wai)
(Non)-intensité dramatique : level Cosmopolis (David Cronenberg)
Tape-à-l'oeil, Only God Forgives s'illustre par sa production continue d'énigmes qui ravira la mauvaise foi cérébrale des plus bobo (pouvant démultiplier leurs théories métaphysiques vaseuses sur chaque centimètre carré de la bande). Putes éventrées, histoires de gros zizis et de zizis moins gros, inceste, drogue, mutilations et pics à cheveux dans les oreilles, on pourrait penser à un drame sanguin, viscéral, montant doucement en puissance jusqu'à un paroxysme d'un génie douloureux. Oubliez cette alléchante perspective : Only God Forgives est une très longue photographie. Ou une galerie d'art, indéfiniment nocturne, où tout se plastifie. Le sens du détail y est poussé à l'extrême jusqu'à l'écoeurement. Même le gore y est sculptural et se veut hautement symbolique, comme habité d'une certaine pureté. Le Bien, le Mal, sont dissous par le diktat du gracieux, du "joli". On pourrait y voir un refus de manichéisme plutôt appréciable (et ce serait bien là la seule qualité du film, avec la mise en scène kupkaienne de la lumière) et pourtant, tout se résume à une lassitude agacée.
Même topo pour la BO, magnifique dans l'ensemble, mais indigeste à terme, faute de parcimonie.