En préambule, je n'ai aucune expérience du réalisateur.
On m'a conseillé de regarder la trilogie Pusher, j'ai vu Bronson et Drive à leur sortie, mais c'est tout, et ça commence à dater.
C'est beau, les plans sont léchés, les couleurs contrastent, la nuit asiatique a toujours permis l'exploitation de jeux de lumière, on peut facilement s'y perdre mais Refn ne le fait pas.
L'histoire est assez simple, à la limite du simpliste, le quasi mutisme du personnage principal (Julian) joué par Ryan Gosling est parfaitement cohérent avec le scénario qui est jalonné d'indices sur son passé, l'emprise familiale dont il est victime et ses réactions face à d'autres personnages ; mais aussi avec la sobriété de la réalisation, sobriété qui ne veut pas dire absence de virtuosité, tout est intellectualisé, intériorisé, stable, prévu en avance.
Le scène la plus nerveuse du film n'est même pas une scène d'action.
Le développement des personnages est restreint, ils ont davantage un caractère utilitaire pour les quêtes croisées de Julian et de Chang qu'une vraie personnalité. On ne peut que spéculer sur les bribes laissées à notre sagacité, personnellement ce minimalisme ne m'a dérangé que lors de l'avant dernière scène, ce qui explique la note. Car ce dénouement pourtant important laisse le spectateur dans le flou.
Loin d'être un film de faiseur.