Certaines choses sont réussies dans ce film. Le sujet est rare et la montée en tension est très juste : d'abord quelques notes dissonantes que l'on essaye d'oublier en se convainquant que ça va marcher, jusqu'à ce que ce soit envahissant et insurmontable. Le personnage d'Elena est touchant, Laia Costa est superbe. Certaines scènes sont particulièrement émouvantes.
Mais le film rencontre deux principaux problèmes selon moi : cette montée en tension repose sur des bases bancales, car il manque quelques séquences qui convaincraient vraiment à la fois de l'amour de ses personnages et de leur désir d'enfant. Je comprends qu'il fallait installer ces deux éléments rapidement, et ce n'est pas leur caractère soudain qui m'a dérangée (j'ai envie de croire à ce type de coup de foudre), mais plutôt leur manque de corps.
Le second problème, qui probablement est lié au premier, et qui m'a plus dérangée, est l'écriture du personnage de Jake. Il est froid, mutique, dur, et les rares pointes d'empathie que l'on pourrait percevoir chez lui ne sont que de brèves étincelles qui ne sont pas développées.
Je trouve ça dommage, car le film aurait été beaucoup plus crédible, beau et impactant émotionnellement s'il avait montré un couple qui tente de communiquer, d'avoir des vrais gestes de tendresse et de soutien. Jake en particulier manque d'empathie envers Elena : certaines scènes montrent un geste, mais les dialogues demeurent très froids.
La résolution amenée par la sagesse du père est très convenue et est pour moi bien le signe que l'écriture de ce personnage masculin était peu inspirée.