Cet excellent thriller géo-politique est sorti discrètement et ne bénéficie pas sur les sites dédiés au cinéma d’une note exceptionnelle.
Pour ma part, c’est un coup de coeur.
Peut-être n’y a-t’il pas assez d’hémoglobine, d’effets spéciaux, de courses poursuites ? Il se situe malgré l’immense violence palpable dans la bluffante reconstitution du Beyrouth des années 1970/1980, aux antipodes des blockbusters habituels.
En 1972, Mason Skiles, diplomate américain vit à Beyrouth avec sa femme et Karim, un jeune adolescent palestinien dont le couple prend soin. Ce jour-là Mason et sa femme donnent une réception. Cale, un ami de Mason met celui-ci en garde contre Karim dont le frère est dangereux. C’est alors qu’éclate le drame.
Dix ans plus tard, Mason Skiles, devenu alcoolique est négociateur d’entreprise. On le contacte et lui propose de venir faire une conférence à Beyrouth, moyennant une forte somme d’argent.
Le spectateur est pris dès le départ dans la situation complexe du Liban des années 1970/1980, explicitée grâce aux dialogues fins et intelligents qu’entretiennent les diverses parties en jeu : l’OLP, La CIA, le Mossad, une phalange plus extrémiste. Le suspense est haletant, le scénario très fouillé, le tout très vraisemblable.
L’ambiance, la musique et les décors permettent une immersion dans cette capitale orientale très troublée. John Hamm incarne une personnalité très riche, un génie de la négociation, alcoolique. Rosamund Pike est elle très crédible.
Ce fut passionnant de visionner un film d’espionnage à l’ancienne, sur un sujet rarement abordé au cinéma.
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