Opération Casse-Noisette, à l'époque, je l'avais vu par raccroc, sans doute parce qu'il n'y avait pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent. C'était pas trop mal, mais ouvertement fait en vue de séduire les plus petits, avec une technique qui avait déjà quelques années de retard sur la concurrence.
Très moyen, donc.
La qualité du produit n'appelait dès lors pas de suite. Mais pourtant, aujourd'hui, Opération Casse-Noisette 2 déboule sur les écrans, en produisant chez moi le même effet, trois ans auparavant.
Et puis, il fallait bien que je me remette de Geostorm...
Le début du film relève à peine le niveau et peut même faire peur au premier abord. Aucun changement, intrigue ultra classique et puisant chez ses petits camarades Nos Voisins Les Hommes ou encore Les Rebelles de la Forêt pour reproduire certains éléments, Opération Casse-Noisette 2 peine à démarrer et épuise les cartouches de son intrigue principale très rapidement. Au point que l'on se demande comment le studio va pouvoir tenir une heure et demi. Même s'il a offert, au préalable, une scène d'affrontement à coups de bulldozer sur fond de Born to Be Wild amusant.
Cependant, visuellement, Opération Casse-Noisette 2 est un peu plus beau, un peu plus fluide, lui permettant de rejoindre la moyenne de l'animation d'aujourd'hui, mais pas beaucoup plus.
A mesure qu'elle avance, l'oeuvre semble prendre des chemins de traverses, loin de la défense du parc municipal comme habitat de la petite troupe de héros, allant même jusqu'à, à nouveau, s'aventurer du côté de Toy Story pour une mission de sauvetage et un personnage de sale mioche ressemblant au terrible Syd, ou encore à reproduire l'errance urbaine de Comme des Bêtes.
De tels aspects ont de quoi irriter, je le conçois, mais le film, en parallèle, se décoince peu à peu et ose, en vue de son climax, lâcher les chevaux de sa dérision light . Le tout de manière assez agréable au final, en faisant tomber une à une les barrière qui s'étaient érigées lors des premières minutes un peu déceptives.
Certes, l'originalité sera toujours aux abonnés absents, il ne faut pas rêver non plus, empêchant Opération Casse-Noisette 2 de prétendre à un autre statut que celui de film d'animation largement oubliable. Mais il sera cependant agréable à suivre, sans pour autant déclencher un engouement sans borne. Parce qu'il double son scénario d'une critique du capitalisme sauvage parfois un peu savoureuse. Parce qu'il monte doucement en puissance, prend peu à peu confiance, avant d'enfin déployer sa folie extrêmement mesurée aux clins d'oeil ultra discrets et aux références habituelles assez bien vues dans l'ensemble, parmi lesquelles une scène clé de 58 Minutes pour Vivre.
Voilà, Opération Casse-Noisette 2 est sympa, sans plus. Sans casser des briques, sans enthousiasmer, mais en faisant le job et en assurant un divertissement minimal auprès des chères têtes blondes à en juger par les éclats de rire qui résonnaient parfois dans la salle.
Cela tombe bien car c'est tout ce que je lui demandais.
Behind_the_Mask, pas très sans gland ce coup-ci.