Si Operation Espadon en met plein la vue, c'est avec une parcimonie bien calculée et un sens de la surenchère sympathiquement puéril. Nul besoin d'être un pro du Web pour accrocher à l'intrigue basique, le méchant, c'est Travolta, un fêlé qui veut détourner un pacson dans le but patriotique, le bon (ou plutôt le truand repenti), c'est le dieu hacker, divorcé donc fauché, auquel le Wolverine de X-Men prête sa mine torturée mais pas trop. Dominic Sena se paye le luxe d'une ouverture flippante, décimant flic et otage dans un grand vent de caméra circulaire, un plan, certes bidouillé, mais d'une puissance à couper le souffle qui donne le ton de ce thriller survitaminé et décomplexé. Traversé par un modeste sens de l'auto-dérision, le film fait tranquillement jeu égal avec les James Bonderies. Halle Berry potichant sans honte et Hugh Jackman assurant, Martini exclus, avec une belle gueule soigneusement mal rasée. Opération Espadon remplit, au-delà de toute espérance, sont contrat de série B dopée au Nesquick. Dominic Sena fait joujou avec une méga-production détonante et pyrotechnique. ça l'amuse et moi aussi.