Film tout à fait honnête, on passe un bon moment devant, sans que ça ne casse trois pattes à un canard. Inutile de parler du scénario, c'est de la soupe d'après Mission Impossible comme on pouvait s'en douter, mais de plus petite ampleur, comme on pouvait s'en douter.
Et puisque le film est si prévisible, son seul atout potentiel est de rendre une bonne copie. Disons que ça marche, le rythme est tout à fait correct, il n'y a pas de déchets, on sent que Ritchie s'est amusé avec le personnage que Grant joue, notamment, de plus il y a une petite dynamique intéressante entre les personnages, quoique un peu subtile. Ce qui n'est pas un défaut: c'est seulement un peu plus de saveur ajouté au plat sans en modifier les ingrédients. Je pense notamment à JJ, le personnage joué par Bugzy Malone qui est d'abord en retrait puis prend plus de place dans le groupe. Ce n'est aucunement un enjeu ni le sujet du film mais ça le densifie un petit peu. Et j'aime ça.
Concernant l'action, je dirais qu'elle fonctionne mais en y repensant j'ai un léger malaise: elle est si simple, si conventionnelle, qu'elle fonctionne avant tout sur des attentes ou des prérequis, ce qui permet de ne pas montrer tellement d'éléments, de faire un spectacle presque antispectaculaire. Je pense notamment au plan où Aubrey Plaza profite d'un volte-face de sa voiture pour tirer sur celle qui est à sa poursuite. Au plan d'après on voit cette dernière disparaitre. Les sous-entendus économisent beaucoup d'efforts, mais à quel point est-ce tolérable? On n'a que ce qu'on attendait, ou encore ce à quoi on s'attendait, au final. Encore une fois, ce film ne dépasse pas les attentes, il repose dessus. Mais encore une fois, ça marche.
Sinon il y a un peu d'amusement, j'ai parlé de Simmonds, joué par H. Grant, mais il y a aussi des trucs plus osés, comme de mettre un Weinstein dans le film, appelé ici Goldstein, et physiquement similaire à l'original. Mais qui de plus est, jouant un producteur de films avec une sale affaire au cul, le tout dans un film produit par ... Miramax. C'est très bizarre, d'autant plus que tout est traité comme quelque chose de cocasse dans la diégèse. Soit.
Il y a sans doute plus de petites blagues sur le monde du cinéma, notamment le nom de Orson Fortune, Fortune se disant aussi "wealth" en anglais, ce qui est un quasi homophone de Welles, bref, Orson Welles, tout ça tout ça. Mais je n'ai sans doute pas assez de culture ciné pour faire une plus grande liste. Ou alors je me trompe complètement.