6 ans après son "Masque du démon", Mario Bava revient au film d'horreur gothique, cette fois en couleur. Il fait grand usage de filtres colorés, d'éclairages et de plans étudiés qui mettent en valeur les magnifiques décors de cette production. C'est un vrai régal pour les yeux de découvrir cette suite de superbes tableaux, même s'il ne faut pas trop se poser de questions sur la provenance de sources de lumières jaunes, bleues ou vertes dans des ruelles sordides d'un village italien du 19ème siècle. Le film souffre d'un scénario faiblard qui provoque des baisses de rythme préjudiciables. Le jeu des comédiens est figé et quelque peu théâtral, surtout en la personne du personnage principal, un médecin légiste. Les comédiennes s'en sortent mieux et sont bien mises en valeur par le réalisateur. Par-ci par-là, on découvre quelques scènes marquantes et réussies mais souvent entrecoupées d'autres plus laborieuses. Le rythme s'accélère durant les 20 dernières minutes et parvient à nous captiver jusqu'à un final réussi.
La technique de Bava est irréprochable et assez innovante pour l'époque, sa caméra est très mobile et chaque plan semble savamment étudié pour magnifier ses actrices et ses décors. Mais ces prouesses techniques ne parviennent pas à combler les lacunes scénaristiques et à hisser ce film au rang des classiques gothiques incontournables.
On en garde le souvenir d'un beau spectacle visuel, de quelques scènes marquantes et de quelques moments d'angoisse ou d'atmosphère pesante réussis. Mais aussi du jeu daté de son comédien principal, de baisses de rythme, de quelques scènes figées et chiantes qui parviennent à nous faire trouver le temps un peu long alors que le film ne dure que 80 minutes.