Je suis fier de soutenir le cinéma français !
Je le dis au premier degré. Je suis plus heureux de voir Les Blagues de Toto ou Opération Portugal que n'importe quel Disney/Marvel.
Opération Portugal n'en reste pas moins une merde, mais j'ai un côté chauvin qui me fait aller voir les pires merdes françaises pour soutenir mon pays et pour rentabiliser ma carte UGC.
Comme tout le monde, j'ai connu D'Jal à l'époque du buzz de son sketch sur l'accent portugais quand j’avais 15-16 ans, sketch qui me faisait hurler de rire. Alors sur 10 minutes, c'est sympa, mais l'étirer sur 1h30 n'a aucun intérêt.
Le film se repose sur l'imitation d'accent, donc. C'est un peu comme Bienvenue Chez Les Ch'tis : un personnage étranger à une communauté qui doit s'habituer à ces différences (on aurait presque un message d'assimilation, mais on va pas surinterpréter) et on rit des accents. Et donc, un peu comme La Folle Histoire de Max et Léon du Palmashow qui reprenait certains de leurs sketchs dans le film pour un rendu forcément peu drôle (parce qu'on connait déjà par coeur les sketchs), D'Jal fait pareil ici en reprenant le fameux "Comment tou toupelle ?" ou "Un houloucouptère" alors qu'il doit s'entraîner à devenir un vrai portugais.
La gêne n'est pas tant que le gag de l'accent s'essouffle vite, parce qu'on s'y habitue et donc ça devient un détail, c'est juste que, ben, c'est pas drôle.
Prenons le personnage de la mère de D'Jal, c'est un cliché ambulant de la mère maghrébine du quartier, elle ne sait pas parler, elle est débile, elle est seule et a constamment besoin de son fils, elle cuisine que du couscous. C'est même pas raciste, c'est juste pas drôle. C'est pas méchant, juste nul. Il y a bien 2-3 blagues qui m'ont fait sourire mais je ne sais même plus lesquelles, c'était très insignifiant.
Evidemment, un humoriste fait un film, comment choisit-il les acteurs ? Il appelle ses autres potes humoristes. Alors on a Frédéric Chau, Antonia de Rindinger, Vincent Moscato (il est rugbyman, certes). En fait je sais pas si c'est un film ou une réunion de la bande à Ruquier. Ca n'a aucun sens.
Le duo Moscato et son acolyte qui surveillent D'Jal pendant sa mission (dans un gros camion bleu à côté du chantier), ils n'ont aucun intérêt dans le film. Mais vraiment, je dis pas ça parce qu'ils sont pas drôles, mais parce qu’ils ne servent à rien dans le développement de l'intrigue, même pas une sous-intrigue, rien. Ils "observent" dans leur camion D'Jal, sauf qu'on ne peut pas y croire. Rien ne les lie, on n'a jamais un plan sur un écran ou une caméra qui filme le chantier, juste on les voit regarder quelque part, dire "Ah regarde il fait ça" et c'est tout, soit ils font une blague, soit on revient sur le chantier. Et quand ils ne surveillent pas D'Jal, ils se lancent des défis (boire du café cul-sec, se mettre du citron dans les yeux), c'est affligeant de nullité.
Quant à la romance entre D’Jal déguisé en cousin portugais éloigné et la gérante du chantier, c’est peut-être le seul point un peu crédible du film mais il est totalement anecdotique, c’est semblable à n’importe quelle romance créée en 2 battements de cils, 3 confidences sur les peines familiales et un baiser à la fin.
Visuellement, ça n’a aucun intérêt. On a bien au début un plan en mouvement très tremblant qui suit D’Jal qui va intervenir dans un braquage mais ça dure 1 seconde, la plupart du temps on se contente de filmer les personnages, souvent en plan rapproché, on ne joue pas avec le décor, les perspectives. C’est trop sage pour être drôle ou intéressant.
Mais la poignée de jeune dans la salle près de moi ont bien ri, s’ils sont heureux, tant mieux.