Disco Volante.

James Bond does it everywhere ! Après avoir réalisé James Bond 007 contre Dr. No en 1962 & Bons baisers de Russie en 1963, le vétéran Terence Young (Les Ennemis amoureux, Marathon) dirige de nouveau l'acteur Écossais Sean Connery (Le Jour le plus long, À la rencontre de Forrester) dans le maillot de bain de l'espion 007 en 1965, un Bond qui s'envoie en l'air dès le pré-générique avec son fameux Jetpack ! Une première aventure sous-marine tournée en écran large, le Panavision qui oblige le changement de la scène d'ouverture, le canon de revolver / Gunbarrel, avec enfin Connery qui était depuis les trois premiers chapitres présentés par le cascadeur chorégraphe Bob Simmons. James Bond est chargé de mettre fin aux agissements du chef d'une organisation terroriste, le S.P.E.C.T.R.E. (Service pour l'espionnage, le contre-espionnage, le terrorisme, la rétorsion et l'extorsion), qui a dérobé à l'OTAN deux bombes nucléaires…
Profitant de l'immense succès de Goldfinger, les producteurs Harry Saltzman et Albert R. Broccoli (EON Productions) enchainent directe la production du chapitre quatre avec un budget conséquent à 5.6 millions de dollars de l'époque (dont 1 million pour le matériels aquatiques), les nouvelles aventures de l'espion britannique plongent dans les eaux de la Mer des Caraïbes, aux Bahamas, un nouveau record à plus de 141 millions de dollars de recette mondiale.

À tout à l'heure, mon p'tit cœur !

Saltzman & Broccoli décidèrent enfin de choisir le huitième roman de l'écrivain britannique Ian Fleming publié en 1961, Thunderball, initialement prévue pour être le premier chapitre de la franchise cinématographique. Mais en raison de problèmes juridiques entre Fleming et les autres auteurs de l'histoire de base, Kevin McClory et Jack Whittingham, le projet fut mis de côté. En 1963, McClory obtient les droits d'adaptation du roman, craignant qu'il sorte un film pour surfer sur le succès de la série Bond, Saltzman & Broccoli signent un accord de coproduction avec lui pour cette opération aquatique. McClory produira ensuite en 1983, une nouvelle adaptation du roman, Jamais plus jamais qui met pour la dernière fois en scène Connery dans le rôle-titre, douze ans après avoir pris sa retraite en tant qu’espion de Sa Majesté !
Au casting international, nous retrouvons la première James Bond Girl française à apparaître dans la saga, l'ex-Miss France 1958, Claudine Auger (Le Masque de fer, Flic Story) et le numéro 2 du S.P.E.C.T.R.E., le pirate Adolfo Celi (L'Homme de Rio, Mes chers amis), ainsi que Luciana Paluzzi (Le Vice et la Vertu, L'Empire du Grec), Rik Van Nutter (Joe l'implacable), Bernard Lee (Plus fort que le diable, Scotland Yard contre X), Martine Beswick (Dr Jekyll et Sister Hyde, Le Flic de Miami), Guy Doleman (Le crime était presque parfait, Du sable et des diamants), Molly Peters, Lois Maxwell (Lolita, Vengeance secrète), Desmond Llewelyn (Cléopâtre, Chitty Chitty Bang Bang), Anthony Dawson (Le crime était presque parfait, Marathon) et Eric Pohlmann (Échec au roi, Passeport pour l'oubli).

Votre spectre contre le mien !!?

Une mystérieuse organisation internationale, le S.P.E.C.T.R.E., a dérobé à l'OTAN deux avions bombardiers, équipés de deux charges atomiques qu'elle menace de faire exploser sur une ville anglaise ou américaine si elle ne reçoit pas de Sa Majesté britannique un million de livres sterling en monnaie sonnante et trébuchante. James Bond, l'agent 007, est chargé de maîtriser le terrible Largo, l'instigateur de l'odieux chantage. Son enquête le mène aux Bahamas, dans les jupes et dans le lit de la très charmante Domino, dont le frère, le commandant Derval, aurait péri lors du vol des missiles qu'il transportait. Telle est, du moins, la version officielle. La réalité pourrait être tout autre, comme risque fort de l'apprendre Bond...

Permettez que ma p'tite amie se repose un instant, cette danse l'a tué !

Après l'interlude Goldfinger, Bond est de nouveau confronté à l'organisation criminelle S.P.E.C.T.R.E., l'enjeu et l'action font de cet opus une des pièces maîtresses du mythe de l'agent double zéro. La complexité et la variété des scènes sous-marines surtout la bataille finale entre les deux groupes hommes-grenouilles plonge 007 dans une aventure sans précédent, des caméras sous-marines furent créer pour l'occasion pour parvenir à capter les images avec précision et élégance. Young très secondé de ses réalisateurs de seconde équipe ; Peter Hunt (monteur des sept premiers Bond & réal d'Au service secret de Sa Majesté) & Ricou Browning (réal en seconde équipe sur Jamais plus jamais) exploite au maximum les engins maritimes high-tech créer par l'ingénieur Jordan Klein et le décorateur Ken Adam (le traîneau transporteur d'ogives, les scooters sous-marins monoplaces, le Disco Volante...). Des séquences sous-marines soigneusement chorégraphiées pour susciter l'exaltation Bondienne, faisant ainsi de ces séquences quelques-unes des scènes d'action les plus palpitantes de l'histoire du cinéma. Occasion pour cet opus de gagner un nouvel Oscar en 1966, des meilleurs effets visuels pour John Stears. De l'espionnage à l'ambiance nucléaire, de l’exotisme torride, de l'action speed et d'anthologie, des gadgets funs et beaucoup de séductions notamment avec les James Bond Girls en maillot de bain, superbe Claudine Auger et ses nombreux bikinis sans oublier le dos dénudé de la rousse fatale, Luciana Paluzzi... Le compositeur John Barry est toujours présent à la bande originale du film, sa chanson de générique était à l'origine Mr. Kiss Kiss, Bang Bang, coécrite avec Leslie Bricusse, d'abord enregistrée par la chanteuse Shirley Bassey, puis réenregistrée par Madame Dionne Warwick. Au final, un changement de dernière minute privilégia la chanson titre Thunderball, de Barry & Don Black interprété par le Gallois Tom Jones. Au même titre que Goldfinger, Opération Tonnerre est un véritable chef-d'œuvre. Tchao !

James Bond Will Be Back On Her Majesty’s Secret Service.