Garçon excessif et entier, Yvan a très mal vécu le remariage de sa mère avec le frère de son père décédé quelques mois plus tôt. L'une des rares transpositions de Shakespeare dans le cinéma français. Qui montre qu'on fait pas d'Hamlet sans casser des oeufs, pour un résultat qui laisse pour le moins circonspect. Le thème du film n'est pas si loin des préoccupations habituelles du cinéaste qui tire à boulets rouges sur la bourgeoisie de province mais l'emphase théâtrale de l'ensemble est peu convaincante. Il y a une certaine atmosphère, délétère, mais Ophélia met en place des sous-intrigues totalement inexploitées (la grève des ouvriers) et cherche la bizarrerie et l'afféterie à tout prix. Le comédien principal, André Jocelyn, est atroce et les seconds rôles guère plus brillants, la grande Alida Valli n'ayant que des miettes de dialogues à sa disposition. Sans doute l'un des moins Chabrol, à découvrir malgré tout par curiosité.