Le drame d’aventures à la fois viscéral, brutal et introspectif, qu’il soit terrestre :”Jungle”, “The Lost City of Z” ou encore spatial : “Interstellar”, “Ad Astra” étant devenu une denrée assez rare dans le paysage cinématographique du moment, il était donc de bon ton d'accueillir avec enthousiasme le long-métrage “Oro : la cité perdue”. Cette superproduction ibérique datant de 2017 - sortie chez nous uniquement en vidéo courant 2018 - pourrait coller parfaitement avec les standards des films cités ci-dessus, oui, mais voilà, le récit souffre d’un énorme handicap, celui d’être le remake non avoué, mais pourtant bien visible du chef-d’oeuvre de Werner Herzog : “Aguirre : la colère de Dieu”. L’histoire se déroule en 1538 au cœur de l’Amazonie. Un groupe de conquistadors s’enfoncent inéluctablement dans la forêt à la recherche d’une mythique cité d’or : Teziutlan. Les majestueux décors sont au rendez-vous, mais ne font pas un film. Le jeu approximatif des comédiens pour lesquels on a aucune empathie, n’arrive jamais à nous faire ressentir la moindre peur où paranoïa qu’on est en droit d’attendre dans ce genre de production. L’hostilité de la nature n’est nullement mise en avant, pire, on nous livre un pauvre serpent venimeux et deux/trois sangsues en guise de pitance (c’est la forêt amazonienne tout de même.). Plombé par un montage pas toujours judicieux, “Oro…” tourne à vide, c’est l’ennui intégral. L’entreprise était pourtant louable, mais à vouloir trop rendre hommage à son modèle, le réalisateur Agustin Diaz Yanes en a oublié sa propre vision !