Le résumé d'Oskar et Lily et les toutes premières minutes du film ne sont guère engageantes : deux enfants d'origine tchétchène et leur mère sont sur le point d'être expulsés, une tentative de suicide s'ensuit et le frère et la sœur sont séparés. Tristesse totale mais c'est précisément là que le film surprend en oscillant ensuite sans cesse entre le rose et le noir, la première teinte étant d'ailleurs la plus réussie, nourrie de toute la tendresse du réalisateur Arsh T. Riahi, iranien mais résident autrichien depuis ses 10 ans, et pour qui les mots de réfugié et d'exil ont un sens. La traduction du titre allemand (On reste encore un peu) donne d'ailleurs le ton, avec une fantaisie, une poésie et un onirisme très présents pour contrebalancer le caractère dramatique, pour ne pas dire tragique, du récit. Au passage, le long-métrage montre d'ailleurs avec une certaine ironie, ou malice, comme on voudra, que les autrichiens "de souche" sont largement plus inadaptés socialement que les petits réfugiés et largement plus névrosés. Le film est à hauteur d'enfant et ressemble souvent à un conte, certes cruel, qui joue peut-être un peu trop avec l'empathie du spectateur mais c'est toujours mieux que les quelques moments mélodramatiques que le cinéaste traite avec une certaine lourdeur. Mais grâce à l'impeccable interprétation de ses jeunes comédiens, une mise en scène pleine d'originalité (avec quelques coquetteries de style, c'est entendu) et un montage parfait avec deux histoires,parallèles, Oskar et Lily est une vraie bonne surprise alors que la faible exposition du film dans les salles françaises le confine hélas à une certaine confidentialité.

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le 10 mars 2020

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