Les représentants d'Israël et de Palestine ne peuvent pas s'entendre sur un accord de paix ? Enfermez-les ensemble. Devant cette étonnante histoire qui ressemble à un détournement d'élection de nouveau Pape (ne manquait que la fumée blanche), on plonge dans la géopolitique par la petite porte de service (l'anecdote qu'on n'attendait pas), et ça nous a régalé (on pensait s'ennuyer ferme, et on a adoré). Oslo, soit le film qui nous fait du bien le temps de deux petites heures, pour d'innombrables raisons : parce qu'il nous fait rêver à une paix entre gens de bonne intelligence (les représentants opposés qui s'aperçoivent qu'ils aiment les mêmes petits gâteaux, les mêmes jeux de cartes, les mêmes fauteuils...et commencent à se regarder d'un œil moins mauvais), parce que sa mise en scène est très soignée (ces travelings circulaires, ces enlevées aériennes lorsque les personnages sortent dehors...), parce que l'humour pointe souvent le bout de son nez malgré le sujet qui aurait pu être facilement barbant ou pessimiste (les dialogues piquants se dégustent), parce que Ruth Wilson et Andrew Scott (cela se passe d'argument). On se prend à aimer les mains tendues, à frissonner qu'un pas en arrière ne soit fait à la moindre dispute, à sourire face à l'arrivée des petits gâteaux qui mettent tout le monde d'accord (le meilleur réconciliant qui existe), à ressortir avec un petit pincement au cœur en lisant les postfaces des deux hommes politiques. La technicité est au rendez-vous (dialogues acerbes qui sont très drôles, mise en image parfaite, acteurs au top) et l'on rêve naïvement que cette anecdote historique devienne une généralité. Rares sont les films historiques (géopolitiques) qui préfèrent regarder les réconciliations plutôt que les conflits, et Oslo nous a vraiment surpris.