"J'essaie d'obtenir la plus grande vérité d'une image, émotionnellement parlant."
On pourrait passer bien des heures à débattre autour des références du réalisateur: des séries et jeux vidéos cités, de l'utilisation caméra à l'épaule probablement hérité de ses collègues scandinaves, ou encore de ses plans dans le style d'un Gus Van Sant.
Mais non, ce n'est pas véritablement ici que l'on trouvera toute la force et la puissance du film.
Tout d'abord, saluons le jeu éblouissant de l'acteur principal, Anders Danielsen Lie. A travers son regard perdu, il parvient à nous transmettre les moindres sentiments de son personnage. Le rôle est pourtant loin d'être aisé, mais il y arrive haut la main.
Les autres acteurs ne sont pas aussi extraordinaires, et se retrouvent du coup légèrement effacés, mais font tout de même bien leur boulot.
La réalisation est extrêmement travaillée, que ce soit à travers des scènes filmées caméra à l'épaule, les gros plans sur les personnages, ou bien le magnifique plan-séquence final.
Pour son deuxième film, Joachim Trier nous montre toute l'étendue de son talent.
Plus le film avance, plus on s'attache à ce personnage, tout juste sorti des difficultés qu'il entretenait avec son addiction pour les drogues en tout genre. Seulement autour de lui, le monde et la société semblent distant, incompréhensibles. Anders ne parvient pas à se faire une vie, lui qui doit repartir de zéro, se trouver un travail, renouer avec son ex, revoir ses amis ou sa soeur.
Une scène centrale est particulièrement intéressante: assis dans un café, il écoute diverses discutions autour de lui, le travail sur le son est parfait, de même que sur l'image.
Oslo, 31 août est donc un film touchant et poignant sur la journée d'un personnage en pleine (re)construction, et dépeint parfaitement l'univers qui gravite autour de lui.