Chaque scène est mémorable. Rien n'est laissé au hasard et pourtant ce n'est que de l'errance. J'ai été touchée par la conversation entre Anders et Tom dans le parc, parce qu'ils savent tous deux qu'elle ne mène à rien. La scène dans le café, elle est amusante cette scène, la seule où l'on aurait envie de sourire (je veux dire, vraiment), la ballade en vélo jusqu'à la piscine et le bruit de l'exctincteur et le bruit des vélos (vélos ou bicyclettes?) et c'est vrai que là aussi on sourit (mais alors c'est un autre sourire, celui qui sauve juste le temps qu'il existe). Et la grande maison, le bordel étalé partout avec une poétique attention, le soulagement, le vide. Voilà, la journée est finie, et la vie poursuit son cours avec la même mélancolie qui l'avait jusque là animée - la grande maison reste silencieuse, les rues sont toujours désertes, le banc du parc abandonné et les paysages norvégiens toujours aussi magnifiques et transcendants de ce sentiment assez inexplicable de vide et en même temps de totale béatitude.
"Oslo, 31 Août", ou comment mettre en scène une vie hantée par le spectre de la solitude et de la mélancolie (on y revient toujours).
Un film absolument parfait à regarder avant une promenade nocturne dans la ville, quand les rues se sont vidées de la foule et du brouhaha de la journée.