Après deux adaptations (dont une pas vraiment officielle), revoici l'agent secret OSS 117 pour une nouvelle aventure. Cette fois-ci réalisé par André Hunebelle (auteur du Bossu avec Jean Marais et futur réalisateur des Fantômas), le héros intrépide créé par Jean Bruce se retrouve en Corse pour enquêter sur la disparition d'un collègue de l'Office of Strategic Services.
Succédant à Ivan Desny et Michel Piccoli, le jeune et fringant Kerwin Mathews (inoubliable Sinbad le marin dans le film de 1958) tire son épingle du jeu en interprétant cet agent charmeur, bagarreur et sarcastique. Très influencé par le récent James Bond contre Dr. No, le long-métrage n'échappe hélas pas à la comparaison avec l'agent britannique d'Ian Fleming. Ceci dit, nous nous concentrerons sur le film en lui-même et éviterons toute comparaison. OSS 117 se déchaîne est donc filmé en noir et blanc, enlevant immédiatement tout exotisme à l'aventure, aventure qui plus est assez plate au final, les plaines de la Corse et les rues de Nice n'étant pas des endroits très exotiques pour une péripétie d'envergure.
André Hunebelle dirige ses acteurs de façon académique, accentuant des dialogues bien répétés et ajoutant maints fondus à l'ancienne. Les scènes d'action sont bien menées malgré quelques défauts inévitables. On regrettera surtout des répliques rébarbatives, des accélérations inutiles, une musique yéyé aussi énervante qu'inappropriée et un scénario qui peine à clairement avancer, le plus souvent entrecoupé de séquences ennuyeuses. Ceci dit, cette troisième adaptation ne manque pas de charme et d'humour, ce qui en fait un film d'espionnage soft, certes bien loin des James Bond, mais néanmoins sympathique.