Plutôt que de nous faire chier à vouloir faire des remakes de Verhoeven ou encore Carpenter, nos copains d'Hollywood feraient mieux de se pencher sur des pièces doucement intéressantes, semi-ratages d'époque comme cet Osterman Week-End.
On ne présente plus le grand Sam, iconoclaste prodige, voire prodigue, vieux de la vieille du Nouvel Hollywood qui façonna un cinéma avant-gardiste parsemé d'admiration pour les vieilles légendes qu'il détruisait à coups de ralentis et d'effusions de sang. Alcoollique notoire, comme beaucoup d'autres vieux roublards, l'Homme est anachronique tant son style est encore aujourd'hui repris et cité.
Pourquoi l'avoir choisi pour un film d'espionnage si compliqué au casting cinq étoiles? Pour son style pareil à nul autre sans doute...Pourtant, Osterman Week-End transpire l'ennui et les fautes de montage trop notables pour être involontaires. Rutger Hauer patauge dans cette sombre affaire de trahison avec une certaine aisance, Chris Sarandon et Dennis Hopper masquent leur peu d'intérêt en laissant se dévêtir leurs femmes respectives, alors que Craig T.Nelson, le moins connu de la bande, tire son épingle du jeu par une performance sobre et finaude. Et Puis il y a John et Burt, qui comme toujours, sont parfaits!
Ce qui est dommage, c'est que le scénario est des plus intéressant. Un type qui est amené à démasquer ses copains supposés espions russes pour avoir la possibilité d'avoir le patron de la CIA dans son talk-show...mais attention tout ceci n'était qu'une manipulation générale par un espion assoiffé de vengeance...Sur le papier, c'est super prometteur, même si le script entier est bien faiblard face à toutes les possibilités qui s'ouvraient au fil du récit. Ambiance pesante, tension sexuelle malsaine entre amis, surveillance omniprésente...tout ça est survolé pour ne laisser qu'un Dennis Hopper visiblement irrité par le fait que sa femme s'en foute plein le pif pendant qu'il essaye de décrocher!
Osterman Week-End s'avère un bien piètre adieu aux armes, pour ce cavalier de l'Apocalypse. Echec volontaire, en guise d'Ultime pied de nez à ces diaboliques producteurs qui lui pourrirent la vie tout le long de sa carrière ou simple ratage d'un réalisateur à l'esprit trop embrumé de stupéfiants et vapeurs éthyliques. Notons que Lalo Schiffrin joue la carte du foutage de gueule, en travaillant son éventuelle reconversion forcée dans le cinéma pour adulte.