L'histoire de la prise d'otages, en 1976, est connue et a déjà été racontée au cinéma. Otages en Entebbe n'apporte aucune révélation et privilégie un certain réalisme, en adoptant plusieurs points de vue : israélien, allemand et palestinien, ougandais et même français avec l'équipage de l'avion détourné. Le plus intéressant, et de loin, est la discussion au plus haut niveau de l'Etat israélien et les divergences entre le président Rabin et Peres, son ministre de la Défense. Notons toutefois qui si beaucoup de langues sont parlées dans le film : anglais, allemand, français, arabe alors que pas un mot d'hébreu n'est prononcé. Passons. Un peu éparpillé, le scénario limite les performances d'acteurs, hormis celle, remarquable, de Rosamund Pike et surtout empêche toute émotion véritable, les otages étant finalement réduits à la portion congrue, à l'état d'une simple masse collective souffrante. Cela évite tout sentimalisme mais éloigne les enjeux humains moins importants que les politiques (ce qui est la réalité des faits, évidemment). Plus surprenant, José Padilha, émérite cinéaste d'action (Bus 174, Troupe d'élite), rate l'assaut final en lui adjoignant dans un montage parallèle une performance chorégraphique. Otages à Entebbe a une valeur pédagogique pour ceux qui ignoraient tout de cette prise d'otages et n'apprend rien aux autres. Et sur le plan cinématographique, il déçoit quant au savoir-faire habituel du réalisateur brésilien.