A la manière du film «Munich» de Steven Spielberg, le réalisateur brésilien José Padilha («Troupe d'élite», «Robocop» 2014) avec «7 days in Entebbe» essaie de jeter un regard relativement impartial (le film peut paraître pro-israélien, à chacun de se faire une opinion) sur le conflit israélo-palestinien et les actes terroristes qui en découlent. Nous sommes le 27 juin 1976, le vol Air France 139 avec à son bord 246 passagers dont une majorité d'Israéliens décolle d’Athènes en direction de Tel-Aviv, après quelques minutes, l'avion est détourné par des pirates de l'air composé de deux palestiniens et deux révolutionnaires allemands du groupuscule Zellen proche de la fraction d'extrême gauche Badder. Le prologue nous fait entrevoir alors un terrorisme mondialisé et organisé prenant pour cible les civils israéliens à travers la planète. Après une escale technique à Benghazi en Libye, l'avion atterri sur le tarmac de l'aéroport d'Entebbe en Ouganda avec la bénédiction du président d'alors, le Maréchal Idi Amin Dada. Les terroristes retrouvent sur place des renforts. A partir de là, le spectateur plonge dans le récit des sept jours de prise d'otage qui s'en suivirent à travers une galerie de personnages fouillés à commencer par les ravisseurs allemands : Wilfried Böse et Brigitte Kulhmann joués par Daniel Brülh et Rosamund Pike dont les prestations respectives crèvent l'écran. Avec «7 days in Entebbe», José Padilha met en exergue l'humain à travers une relecture politique et psychologique, en effet, les différents point de vue, du côté des terroristes, des dirigeants israéliens où des otages sont tour à tour mis en avant. Les enjeux diplomatiques de l'époque me semblent bien retranscrits grâce à une approche quasi-documentaire composée d'images d'archive. Le réalisateur essaye d'être au plus proche de ce qu'a pu être la vérité et de ne surtout pas prendre parti pour un camp ou pour un autre, l’exercice reste toujours périlleux. Le résultat reste passionnant de bout en bout, le film oscille entre drame, suspense et thriller sans temps mort jusqu'à un épilogue absolument incroyable dans sa forme mêlant à la fois une chorégraphie de danse avec l'assaut des forces spéciales israéliennes.