Quand la Quinzaine veut faire dans la comédie populaire, elle n’y va pas par quatre chemins. C’était aussi vrai pour le film de série B Buschwick pour cette sélection 2017 : autant y aller à fond.
Soit, donc, un comédie française toute ce qu’il y a de plus feel good, avec François Damiens en bougon maladroit au cœur gros comme ça, qui va croiser la trajectoire d’une Cécile de France grande gueule et émancipée au cœur comme itou.
Otez moi d’un doute n’est pas un film mauvais, et d’autres comédies hexagonales, que je me garde bien de voir, font sans doute bien pire. C’est plutôt correctement joué, quelques répliques sont amusantes, et pis c’est tout. Dès qu’il commence à se prendre un peu au sérieux, le ton devient laborieux, et les thématiques abordées (la paternité, la filiation, la quête des origines…) le sont avec une nonchalance dénuée de toute originalité. Sur le même thème, mais dans un autre registre, on ira plutôt voir du côté de Philippe Lioret et son Fils de Jean.
Les seconds rôles sont franchement grotesques, du papy bougon au gendre décérébré, et l’ambiance de bord de mer fleure bon la carte postale des JT de Pernault.
La séance fut néanmoins assez amusante en termes d’étude de l’hystérie collective. François Damiens venue présenter le film dans une salle blindée ne pouvait l’ouvrir sans que l’assistance ne soit pliée en deux, et ce en dépit du bon sens. La même ambiance s’est prolongée sur la projection, mes voisines riant fortement à chacune de ses répliques, quand bien même il demandait qu’on lui passe le sel.
On comprend mieux, dès lors, le succès de Danny Boon. Par autosuggestion, le public est convaincu que c’est le type le plus drôle de France, et se luxerait les abdos à le voir ouvrir une porte.
C’est ce que les gars du marketing appellent du win-win.