Il s'appelle Erwan, et il mange des huîtres face à la mer. Ou du crabe. Ou les deux.
Il est Breton. Son père, ses pères, sont bretons. Ce qu'on est bien en Bretagne. Pour installer son aimable téléfilm sur France 3 Région un samedi de pluie, car il pleut en Bretagne, Carine Tardieu ne lésine pas sur le clicheton régional qui commence à me les briser menues. Comme il était attendu, elle ne s'arrête pas en si bon chemin. Le propos est convenu, les situations sont convenues, la chute (?) est convenue. Reste trois éléments qui ne le sont pas : la platitude infernale de ses plans, offrant à son film le charisme d'un "Louis la Brocante" petite époque, l'absence remarquable de direction d'acteur où elle réussit le prodige de massacrer Damiens, De France, Vilms et Marchand qui jouent ou surjouent à l'envers et surtout la paresse fascinante d'un scénario qui commence à peine et s'étire comme un vieux Hollywood à la menthe sous une chaise de collège. La question "le père est-il celui qui fait ou qui élève l'enfant ?" avait déjà été posée par Jean-Jacques Rousseau. Méritait-elle nouvelle actualité ? Sans doute. Mais il ne fallait pas la confier à Carine Tardieu.