La SF au service d'un questionnement éthique

Le film s'ouvre sur une scène en bord de mer, une jeune femme et son frère font de la plongée lorsque celui-ci se noie et sombre dans un coma profond qui laisse peu d'espoir de guérison.
Mais aussi mince soit cet espoir, Ren Amari, la soeur donc, va s'y accrocher avec force.
Dans le cadre de son travail - elle est chercheuse dans le domaine des bio-trechnologies - elle va mettre au point avec Sam, son associé, une substance sous forme de gouttes à verser dans les yeux, qui permet à ceux qui l'utilisent de se créer des souvenirs, des expériences, fausses mais qui pour le sujet paraissent absolument vraies.
C'est avec ce procédé qu'elle espère faire remonter la conscience de son frère à la surface, mais tout ne va pas se passer comme prévu.
Son petit-ami meurt en s'inoculant une dose non testée et déffectueuse du produit - pour sauver l'entreprise Sam décide d'enfermer Ren dans sa conscience, dans une réalité alternative où le temps s'écoulera plus lentement (un an dans cette prison virtuelle équivaudra à une minute de temps réel).
Et les choses ne vont pas s'arranger.

J'ai bien aimé ce film parce qu'il est bien rythmé et le thème est intéressant. On y aborde assez subtilement le thème de l'acharnement thérapeutique et de l'éthique, tout en nous embarquant dans un petit thriller sur fond de mind fuck - on se demande pendant une bonne partie du film quelle est la réalité et quel est le virtuel.
Ce que je trouve dommage en revanche, c'est que cet aspect mind fuck est finalement assez rapidement expédié, et je pense qu'on aurait pu pousser le truc beaucoup plus loin. Néanmoins, le film est bon, on lui pardonne très facilement ce petit défaut (si toutefois on considère ça comme un défaut).
Et je pense que c'est principalement parce que le propos du film ce n'est pas de nous en mettre plein les yeux, ce n'est pas un film spectaculaire, mais plutôt intimiste. En ce sens il m'évoque Bienvenue à Gattaca, qui traitait plus des relations entre les personnages et leurs questionnements quant à leur place dans la vie - ici aussi on est dans une thématique plus psychologique que spectaculaire. On pourra aussi comparer ce film à Black Mirror, même si ici le but n'est pas de montrer le pire que puisse donner cette nouvelle technologie comme c'est le cas dans la série, mais on notera une similitude dans le fait que la série comme le film se servent de la technologie pour soulever une question éthique, psychologique et/ou morale.
OtherLife fait partie de ces films de SF qui posent une vraie problématique de base, une intrigue qui se sert de l'aspect progrès technologique pour supporter un propos plutôt que comme une fin en soi.